Sénégal
Les 9 homosexuels emprisonnés à Dakar ont été libérés
Les neuf Sénégalais condamnés pour homosexualité ont été libérés lundi après-midi, la Cour d'appel de Dakar ayant annulé la procédure judiciaire à l'origine de leurs démêlés judiciaires.E-llico.com / Actus
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Sénégal
Mis en ligne le 22/04/2009
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les 9 condamnés à la prison pour homosexualité ont comparu en appel
Les neuf Sénégalais condamnés à huit ans de prison par un tribunal de Dakar en raison de leur homosexualité en décembre dernier ont été libérés lundi après-midi. En effet, comme l'avait demandé leur défense le 6 avril dernier, la cour d'appel de Dakar a annulé le procès verbal d'enquête ainsi que la procédure à laquelle il avait donné lieu et a ordonné leur remise en liberté.
"Ils sont sortis de prison lundi après-midi", a confirmé en soirée à l'AFP Daouda Diouf, dirigeant de l'organisation non gouvernementale sénégalaise Enda-santé.
Les neuf hommes, tous âgés de moins de trente ans, étaient accusés de "dépravation de mœurs et détention de matériel pornographique homosexuel" et avaient été condamnés"acte impudique et contre-nature et association de malfaiteurs" après leur arrestation à Mbao, dans la banlieue de Dakar, le 19 décembre, dans un appartement dans lequel ils auraient eu des relations sexuelles, selon la presse locale. "Il a été avancé que ces hommes avaient été trouvés en pleins ébats, mais c'est faux, a expliqué leur avocat. La police a saisi des objets et des téléphones portables avec des photos, et s'est fondée sur cela pour monter un dossier".
L'homosexualité est officiellement interdite au Sénégal et passible d'une peine d'un à cinq ans d'emprisonnement.
Leur condamnation pour "association de malfaiteurs" - qui a alourdi les peines - tient au fait que la majorité des neuf condamnés sont membres d'associations de lutte contre le sida dans la communauté homosexuelle.
Les protestations en France ont été très nombreuses à la suite de ces condamnation. L'association Aides - dont l'un des condamnés est président de la branche sénégalaise de l'association - a appelé les autorités françaises à réagir "contre cette atteinte aux droits humains, en violation des normes internationales".
Nicolas Sarkozy avait alors exprimé son "émotion" et sa "préoccupation" tandis que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, président de l'Association internationale des maires francophones, faisait état de sa "très vive préoccupation" aux responsables sénégalais.
Roselyne Bachelot avait demandé à Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, d'intervenir auprès des autorités sénégalaises.
Lors de l'audience en appel, les avocats des condamnés avaient contesté qu'il existe des preuves des accusations dont leurs clients étaient chargés et avaient mis en avant des irrégularités à même de faire annuler la procédure. Ils avaient vivement contesté le procès-verbal établi par les policiers et avaient notamment fait valoir qu'il n'y avait pas flagrant délit.
L'avocat général avait souligné le 6 avril qu'il ne s'opposait pas à l'annulation des actes juridiques pour vices de procédure.
Cette position avait nourri de sérieux espoirs du côté des condamnés qui voient aujourd'hui cette affaire trouver une issue favorable.
Mis en ligne le 20/04/2009