"Oui", a répondu Sebastian Pinera à la question de savoir s'il accepterait de nommer un ou une ministre homosexuel(le) dans son gouvernement, lundi soir au cours d'un débat télévisé avec trois autres candidats présidentiels.

Dans les forces armées "aussi, dans la mesure où leurs mission et fonction de membres des forces armées sont remplies", a-t-il poursuivi. "Je crois en une société qui reçoit et intègre, non qui exclut et sanctionne".

La présence d'un homosexuel au gouvernement serait une révolution au Chili, un pays catholique où l'homosexualité est encore largement taboue dans la vie publique et sujette à des discriminations et des brimades, dans la police et l'armée notamment, selon les organisations d'homosexuels.

La principale d'entre elles, Movilh, estime que malgré des avancées importantes depuis la fin de la dictature en 1990, le Chili est "loin des critères internationaux minimum" en matière d'égalité et de droits des homosexuels.

Il y a quelques jours, l'apparition d'un couple homosexuel dans un clip télévisé de campagne de Sebastian Pinera avait causé un malaise remarqué dans son propre camp qui va de la droite modérée - son parti Renovation nationale - à une aile très conservatrice comme l'UDI qui appuya jadis le dictateur Augusto Pinochet.

"Je pense que le mariage doit être entre un homme et une femme qui se complètent pour former une famille, mais j'ai conscience que deux millions de Chiliens et de Chiliennes vivent en couple sans être mariés et méritent respect et protection de leurs droits", a déclaré lundi Sebastian Pinera qui s'est prononcé au cours de sa campagne électorale pour une forme d'union civile, couvrant aussi les couples homosexuels.

Mis en ligne le 18/11/2009