L'Amérique latine à l'heure des droits homosexuels -

L'Amérique latine à l'heure des droits homosexuels

Les droits des homosexuels ont progressé en Amérique latine avec la légalisation cette semaine à Mexico du mariage de couples du même sexe, une première dans la plus grande région catholique du monde, réputée pour son machisme.

E-llico.com / Actus

L'Amérique latine à l'heure des droits homosexuels

Mis en ligne le 05/01/2010

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Les députés de l'Assemblée du District fédéral mexicain, autrement dit de la capitale du Mexique, ont modifié lundi l'article du code civil qui spécifiait que "le mariage est l'union librement consentie entre un homme et une femme".

Si la ville de Buenos Aires, ou des pays comme l'Uruguay et la Colombie autorisent les unions civiles, le mariage homosexuel n'est possible nulle part ailleurs dans l'immense région qui s'étend du Rio Grande à la Patagonie.


Mais globalement les droits progressent et l'espoir grandit, selon les défenseurs de la cause homosexuelle.

"Egalité!", "qu'ils se marient!". Voici l'ambiance électrique qui régnait le 1er décembre au registre de l'état civil de Buenos Aires. Deux hommes autorisés par une juge à se marier venaient d'être privés de leur cérémonie au dernier moment par une décision de justice contradictoire.

Loin de baisser les bras, la Fédération des Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Trans, a annoncé qu'elle présenterait 50 recours en justice pour que le mariage ait lieu.

L'organisation compte également sur un sursaut du Parlement argentin, appelé à examiner en 2010 une réforme du Code civil qui permettrait ces unions, jugées "immorales" par l'église catholique.

La controverse sur le mariage englobe l'adoption. A Mexico, le texte l'autorise, et l'opposition conservatrice a annoncé qu'elle introduirait un recours.

La revendication a également été exaucée cette année en Uruguay, qui a réformé à cet effet le Code de l'Enfance.

Ce petit pays entre l'Argentine et le Brésil s'est illustré, sous le premier gouvernement de gauche de son histoire, par plusieurs mesures contre la discrimination des homosexuels, dont l'une autorisant leur enrôlement dans l'armée.

"Le progrès le plus important se situe peut-être au niveau social et culturel, plus qu'au niveau politique", estime Mauricio Coitino, de l'ONG Ovejas negras.

Le grand voisin, le Brésil, a lancé en 2009 un plan national pour les droits des homosexuels incluant la formation de fonctionnaires et professeurs, le financement de défilés gays ou la défense d'un projet de loi punissant l'homophobie.

Cette année, le géant latino-américain a battu son record de défilés: 189 organisés dans les villes de plus de 200.000 habitants. "C'est un grand progrès", selon Toni Reis, président de l'Association brésilienne de Gays, Lesbiennes et Transgenres (ABGLT).

La Cour suprême a été saisie de deux demandes pour la reconnaissance de l'union stable entre personnes du même sexe.

Dans d'autres pays, comme au Salvador, la tentative d'interdire explicitement les mariages gays a échoué, tandis que la Bolivie et l'Equateur ont interdit la discrimination sexuelle dans leur Constitution.

En Colombie, le combat vise maintenant l'adoption, explique German Rincon, de l'ONG Colombia Diversa.

Et à Cuba, où les homosexuels étaient envoyés dans des camps de rééducation dans les années 1960-70, le Parlement pourrait examiner un projet de loi légalisant les unions civiles et l'adoption.

Mais tout n'est pas rose. Au Costa Rica, la justice a rejeté en mai une tentative de légalisation des unions homosexuelles. Et le gouvernement péruvien a promulgué un règlement sanctionnant sévèrement les agents de police gays, qui donneraient une mauvaise image de l'institution.

Mis en ligne le 24/12/2009

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