Le Kiss-in parisien contre l'homophobie ne pouvait faire meilleure démonstration que l'homophobie est bien vivante.

Prévu pour se dérouler dimanche 14 février sur le parvis de Notre-Dame, ce rassemblement de visibilité LGBT est victime de l'homophobie de groupes catholiques intégristes qui se sont littéralement déchaînés depuis l'annonce du kiss-in.

Plusieurs sites Internet catholiques ont publié mardi un texte au ton violent et menaçant appelant à "défendre" la cathédrale Notre-Dame à Paris.

Accusant "les extrémistes de la cause homosexuelle" de "harceler" les catholiques, l'appel a été suivi de commentaires homophobes haineux d'internautes qui promettaient "d’attendre les initiateurs de l’action à la sortie" de la messe de dimanche...

Dans la journée de mercredi, la préfecture de police de Paris a "vivement conseillé d'annuler l'événement" à ses organisateurs en invoquant "la difficulté qu'elle aurait à assurer la sécurité" des participants.
Une explication peu crédible quand on sait que la préfecture de police se situe précisément face à la cathédrale et que seuls quelques dizaines de participants étaient prévisibles aussi bien pour le kiss-in que dans les rangs des intégristes qui s'y opposent.

Arthur, l'un des initiateurs du kiss-in, rappelle dans un communiqué que l'événement se veut "fraternel et pacifique".
"Sans slogans et sans bannières, il ne s'agit pas d'une manifestation mais d'un happening sympathique et amical, qui ne se dresse pas contre une catégorie de la population mais CONTRE l'homophobie en général et POUR le respect de l'amour", souligne-t-il.

Pour lui, "les menaces qui pèsent sur ce mouvement et leurs participants en disent long sur la prétendue bienveillance de nos détracteurs envers les personnes homosexuelles, et prouvent que le lieu, s'il n'a pas été choisi pour faire polémique, permet bel et bien d'interpeller l'Église catholique et l'ensemble des religions".

Plutôt que d'annuler l'évènement, les organisateurs ont choisi de la déplacer de quelques centaines de mètres, place Saint-Michel "en vue de la cathédrale", disent-ils "sans donner à nos détracteurs l'opportunité de nous taxer de provocateurs".

Le rendez-vous est fixé à 14h devant la fontaine Saint-Michel.

> Les Verts dénoncent une "dérobade de la Préfecture de Police"

Les élus Verts au Conseil de Paris condamnent la dérobade de la Préfecture de Police, "qui a refusé d’assurer la sécurité aux organisateurs".
"Le déplacement de l’action constitue un signal d’encouragement particulièrement regrettable en direction de tous les mouvements intégristes, qui voient leur stratégie d’intimidation aboutir", estiment-ils.

Mis en ligne le 11/02/2010