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Prévention

Alerte générale

Des prises de risques en forte hausse : tel est le principal et inquiétant enseignement des premiers résultats de l'enquête Presse gay 2004. Des chiffres qui interrogent les stratégies de prévention et les différents acteurs de la lutte contre le VIH.

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Mis en ligne le 18/07/2005

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Par Jean-François Laforgerie et Pierre Frau

+ 70 %. Les rapports non protégés sont en hausse de 70 % depuis 1997 ! C'est le chiffre qui, d'emblée, frappe à la lecture des résultats de la dernière enquête Presse gay (1). Ce chiffre, à lui seul, résume le niveau jamais atteint de dégradation de la prévention chez les gays. La tendance, repérée depuis 2000 déjà, est donc confirmée. Quel que soit leur statut sérologique vis-à-vis du sida, les gays prennent davantage - et plus régulièrement - de risques dans leurs pratiques. Ainsi, 36 % des répondants indiquent une pénétration anale non protégée avec des partenaires occasionnels dans les douze derniers mois et 24 % disent pratiquer régulièrement des pénétrations anales non protégées - une fois par mois ou plus avec des partenaires occasionnels.

Pour beaucoup d'observateurs, tous les indicateurs sont désormais réunis pour un nouveau départ de l'épidémie sans que cela semble provoquer une mobilisation particulière des pouvoirs publics. Les résultats de 2004 sont voisins de ceux de 2000, le constat est le même et rien n'a changé.

Les résultats concernant les jeunes homos pourraient de prime abord rassurer mais, en dépit, d'une nouvelle méthodologie (le questionnaire largement diffusé sur Internet), les jeunes pédés boudent toujours majoritairement l'enquête - la moyenne d'âge des répondants est de 37 ans. C'est le signe que le sida n'est pas au cœur de leurs inquiétudes, ce qui est préoccupant en terme de prévention et de dynamique de l'épidémie. C'est aussi le signe que cette enquête - ce n'est d'ailleurs pas nouveau - pêche toujours par ses biais de sélection.

En gros, les résultats de l'enquête sont difficilement généralisables à l'ensemble de la population homo. Ce qui est inquiétant, car c'est l'aveu qu'au fond personne ne sait vraiment et complètement ce qui se passe en matière de VIH pour l'ensemble des gays.

(1) La diffusion des résultats préliminaires de l'enquête Presse gay 2004 a, une nouvelle fois, été entachée d'irrégularités. Alors que tous les partenaires (médias gay comme InVS) s'étaient engagés contractuellement à ne pas les communiquer avant le 22 juin, " Le Monde" , bénéficiant de fuites de la part de " Têtu" (présenté comme partenaire exclusif de l'enquête !), a publié le 18 juin, ces résultats sous embargo. Le lendemain, " Têtu" faisait de même sur son site Internet au mépris de la parole donnée. Partenaire de cette enquête depuis des années, "Illico" déplore cet état de fait et l'absence de réaction de l'InVS .

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