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L'homophobie persiste, selon le rapport annuel de SOS homophobie

Une homophobie primaire et violente persiste en France, alimentée, paradoxalement, par l'acceptation croissante de l'homosexualité, selon SOS homophobie, qui présentait mardi son 10ème rapport annuel.

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l'homophobie persiste, selon le rapport annuel de SOS homophobie
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Mis en ligne le 20/05/2006

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"Ce rapport, c'est aujourd'hui le seul outil qui existe en France pour une analyse quantitative et qualitative de l'homophobie" faute de statistiques policières, a affirmé Julien Lemonnier, l'un des rédacteurs du rapport, lors d'une conférence de presse à la mairie du 3ème arrondissement de Paris, à la veille de la Journée de lutte contre l'homophobie.

Ce document s'appuie essentiellement sur les 1.212 témoignages reçus en 2005 par l'association, par téléphone, internet ou courrier, a-t-il précisé.
"Depuis 10 ans, on a bien sûr constaté une visibilité et une acceptation accrues dans la société et dans les médias. Mais "les agressions restent à un niveau très élevé", soit 11% des témoignages recueillis, a-t-il souligné. "Le début 2006, en particulier le mois d'avril, a été marqué par des agressions très violentes et médiatisées", a rappelé Julien Lemonnier, citant l'agression de deux jeunes hommes qui s'embrassaient sous un abribus à Orléans.

"Le travail et la famille sont les principaux lieux d'expression de l'homophobie", avec respectivement 21% et 10% des témoignages, selon SOS homophobie. "C'est juste une homophobie qui ne dit pas son nom. On ne va jamais être licencié ni mis au placard pour cause d'homosexualité, donc elle est toujours déguisée", ce qui la rend "extrêmement difficile à prouver", a expliqué Marion Le Moine, autre rédactrice.

Le rapport s'alarme en outre de "la très importante progression des témoignages "mal de vivre"", qui représentent "8% du total, le double de l'année dernière".

"Le débat actuel est un petit peu confisqué par tout ce qui est la thématique du droit au mariage et du droit à la parentalité", a souligné le président de SOS homophobie Flannan Obé. "Il ne faut pas oublier qu'une homophobie beaucoup plus primaire existe encore et continue à faire rage".
"C'est une phase de transition", a affirmé Flannan Obé. "On est à une période charnière, où les gens se montrent de plus en plus", a-t-il ajouté. "De la base jusqu'aux élites, les homophobes qui l'étaient de façon un peu latente et qui n'avaient pas besoin de l'exprimer plus que ça puisque la société l'était suffisamment, se sentent d'un coup presque menacés", a-t-il poursuivi.

"Des gens se sentent presque non seulement le droit, mais le devoir, de rétablir cet hétérocentrisme, c'est-à-dire la prédominance de l'hétérosexualité et que "non, ce n'est pas normal d'être homosexuel et qu'on est uniquement tolérés, et qu'à la limite si on n'existait pas, ce serait mieux"", estime le président de SOS homophobie.

Mis en ligne le 17/05/06

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