On peut difficilement être plus clair que Nicolas Sarkozy lors de son passage à "J’ai une question à vous poser" sur TF1 (le 5 février) lorsqu’il motive son refus de reconnaissance légale de l’homoparentalité et d’ouverture du mariage aux homos par la crainte de donner à la société "une image de la famille que je ne souhaite pas que l'on donne". "Je ne prétends pas que j’ai raison, ce sont des convictions très profondes que j’ai en moi", indique le président de l’UMP. S’il affirme dans une lettre à l’APGL qu’il n’a "aucun doute sur la sincérité et la réalité de l’amour homosexuel et sur la nécessité d’aligner un certain nombre de droits et devoirs entres les couples hétérosexuels et homosexuels", il considère que "c’est un sujet aux implications nombreuses et qu’il faut donc prendre le temps nécessaire à la réflexion avant de s’engager dans des réformes d’importance".

Pour autant, l’UMP a bien conscience que c’est, vu le contexte actuel, une réponse un peu courte. "Notre volonté est de nous centrer sur les problèmes concrets et d’avancer sur la résolution des problèmes de vie quotidienne" avance le député Laurent Wauquiez, représentant de Nicolas Sarkozy lors du débat de l’APGL, qui ne considère pas du tout que l’opinion publique soit prête sur les questions d’homoparentalité. Selon l’UMP, un statut du beau parent permettant au parent non biologique de l’enfant de pouvoir aller le chercher à l’école, de pouvoir l’inscrire à la crèche, pour prendre une décision médicale le concernant, etc. permettrait déjà de résoudre bien des problèmes.