C’est encore le bareback qui est l’objet de la polémique qui oppose les éditions Blanche, éditeur de "Serial fucker. Journal d’un barebacker" d’Erik Rémès (en photo), et Act Up. Le 11 avril dernier, des membres de l’association investissent les locaux des éditions Blanche pour dénoncer ce livre qui, selon l’association, "lance un appel à la contamination des militants d’Act Up-Paris". Chahut avec le personnel, descente dans le bureau du directeur, bousculades et échanges de communiqués de presse. Au total, les éditions Blanche qui parlent d’un "saccage" de leurs locaux, ce qu’Act Up dément, portent plainte contre l’association.

Mis en cause, Erik Rémès, qui doit publier un guide du sexe chez le même éditeur, y va aussi de son communiqué : "Tout cela me conforte dans l’idée de secouer le cocotier de l’hypocrisie homo. Non, un écrivain gay et un éditeur ne sont pas là pour donner une bonne image de la communauté gay mais une image juste et vraie ! (…) Act Up et les censeurs de tous poils sont "irresponsables" et "criminels" de stigmatiser les personnes qui ne veulent ou ne peuvent utiliser des préservatifs".

Directeur des éditions Blanche, Franck Spengler dénonce, pour sa part, des "méthodes fascistes. Je ne peux m’empêcher de penser aux SA en 1934 investissant les librairies, jetant les livres et les brûlant. Le livre dérange toujours ceux qui en ont peur (…) J’ai d’abord édité cet ouvrage parce que le texte me plaît. L’autre raison, c’est la découverte d’un milieu, d’une communauté dont je n’avais jamais entendu parler. (…) Là, il s’agit d’évoquer un mouvement, une pratique qui tend à se généraliser. Alors oui, certains passages m’ont choqué, mais j’ai tout de même publié ce livre".