Dirigé par François Fillon, le gouvernement comprend notamment Christine Boutin, Valérie Pécresse et Roselyne Bachelot ; trois personnalités qui à des titres et des degrés divers ont pris position sur les questions LGBT au cours des mois et des années passées.

> Roselyne Bachelot a été nommée ministre de la Santé, Jeunesse et Sports. La députée européenne Roselyne Bachelot-Narquin (UMP) sera chargée du ministère de la Santé, poste très sensible pour la population LGBT. L'ancienne députée RPR du Maine-et-Loire (1988-2002) bénéficie d'une réputation favorable auprès de la communauté homosexuelle dont elle a été une défenseure "historique" en tant qu'unique députée de droite à voter pour le PaCS. Elle n'a jamais cessé de se positionner en faveur des droits LGBT, même si face à la revendication du mariage homosexuel, elle s'est montrée discrète et privilégie le pragmatisme en se ralliant à l'Union civile. Par ailleurs, elle n'a pas ménagé le député homophobe Christian Vanneste de ses critiques qualifiant son attitude d'inadmissible et se déclarant favorable à la présentation d'un candidat UMP face à lui.



> Christine Boutin, 63 ans, catholique militante et défenseure de la famille, devient ministre pour la première fois de sa carrière. C'est la récompense de son ralliement en début de campagne à Nicolas Sarkozy qui en avait fait sa conseillère politique. Députée (UDF puis UMP) des Yvelines depuis 1986 et première vice-présidente (UMP) du Conseil général des Yvelines depuis 2004, elle est aussi Présidente-fondatrice (2002) du "Forum des républicains sociaux", parti associé à l'UMP.
Pour la population homosexuelle, elle reste la passionnaria anti-PaCS qui s'est fait connaître en brandissant en larmes sa bible à l'Assemblée nationale pour s'opposer de toutes ses forces à ce projet de reconnaisance des couples de même sexe du gouvernement Jospin. Toujours opposée à l'amélioration de ce statut, elle est évidemment hostile au mariage homosexuel et à l'ouverture de l'adoption aux couples homos, mais elle est aussi défavorable à l'Union civile de Nicolas Sarkozy. Si elle a levé le pied pendant la campagne présidentielle pour ne pas gêner Sarkozy, Christine Boutin n'a pas craint de réaffirmer dans une réunion de GayLib, fin janvier, son opposition feutrée mais ferme à l’Union civile : " Je n’y suis pas favorable. Si je suis élue députée, je ne voterai pas ça" a-t-elle dit.



> Valérie Pécresse (à l'enseignement supérieur et à la recherche) n'est pas encore très connue du grand public. A 39 ans, cette députée (UMP) des Yvelines élue en 2002 à l'Assemblée nationale, est membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, et de la délégation aux droits des femmes. Elle s'est fait connaître des gays et des lesbiennes en tant que rapporteure de la mission d'information parlementaire sur la famille et les droits des enfants. Un rapport jugé alors "réactionnaire"par le PS, mais qui avait donné satisfaction à droite. Le rapport préconisait une amélioration du PaCS afin de mieux fermer tout débat sur l'ouverture du mariage aux couples homosexuels. Seule (petite) avancée émanant de cette parlementaire : une proposition de loi prévoyant un aménagement des conditions d'exercice de la parentalité pour les homosexuels qui deviendra le statut du beau-parent contenu dans le projet de Nicolas Sarkozy.

Mis en ligne le 18/05/07