Le maire de Moscou Iouri Loujkov (photo) est un habitué des sorties homophobes répétées. La Gay Pride de Moscou qu'il a interdite à deux reprises est une de ses cibles favorites.

"Les démocraties occidentales tant vantées se comportent comme un dragon dans les contes : on lui coupe une tête et trois autres repoussent à la place. Nous nous sommes mis d'accord avec eux sur le non-élargissement de l'Otan, sur le refus de développer le bouclier antimissile et quelques années plus tard nous avons l'Otan à nos portes, le bouclier devant nos fenêtres et des parades gay dans nos entrées d'immeubles", a déclaré Loujkov dans une tribune publiée mardi par le quotidien populaire Moskovski Komsomolets.

"Il y a un lien direct entre les missiles et l'orientation sexuelle non-traditionnelle. Ce sont des armes de destruction massive, un instrument de lutte contre notre souveraineté", a assuré Iouri Loujkov qui avait déjà qualifié dans le passé la Gay Pride d'"oeuvre de Satan".
Poursuivant sa diatribe, le maire de Moscou a dénoncé "un McDonald's spirituel" et "la décomposition morale" que l'Occident tente d'imposer à la Russie pour "freiner les processus d'innovation" et "priver le pays d'avenir".

Les homosexuels russes ont dénoncé mardi la "poursuite de la campagne de diffamation du maire contre les minorités sexuelles".
"L'homophobie du parti au pouvoir (Loujkov est membre du parti pro-Kremlin Russie Unie, ndlr) devient de plus en plus anti-occidentale, traditionaliste et cléricale", soulignent-ils dans un communiqué.

Malgré l'interdiction de Iouri Loujkov, les homosexuels russes ont maintenu des Gay Pride réduites en 2006 et 2007 qui se sont soldées par des actes de violence commis par des jeunes nationalistes.

Mis en ligne le 13/02/2008