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Le mouvement Sadr condamne les assassinats d'homosexuels à Bagdad

Le mouvement du leader chiite Moqtada Sadr a condamné fermement vendredi l'homosexualité, tout en rejetant l'usage de la violence après une série de meurtres contre des homosexuels irakiens à Sadr City, un quartier pauvre de Bagdad.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 04/06/2009

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"Le seul moyen de stopper ce phénomène est le prêche et l'enseignement, il n'y a pas d'autre moyen d'y mettre fin. Moqtada Sadr rejette l'usage de la violence", a déclaré à l'AFP Wadea al-Atabi, le porte-parole du mouvement sadriste à Sadr City, un bastion du dirigeant chiite radical.

Des éléments de l'Armée du Mahdi, la milice de Moqtada Sadr, avaient été accusés par la police et par des habitants d'avoir assassiné des homosexuels.

Depuis trois semaines, le mouvement Sadr a organisé plusieurs réunions publiques dans l'est de la capitale irakienne pour expliquer sa position.
"Le but de ces réunions est de lutter contre cette perversion et d'appeler les habitants à rejeter ce phénomène", a ajouté Wadea al-Atabi.

Le 17 avril, les "Brigades de la vertu", une milice armée chiite, avaient lancé des menaces de mort à l'encontre des homosexuels sur des affiches placardées à Sadr City.
"Nous allons vous punir, dépravés", disent les affiches signées par "les brigades de la vertu", citant des noms de présumés homosexuels.

Auparavant, les corps criblés de balles de trois jeunes hommes avaient été retrouvés dans un terrain vague à la limite de Sadr City. Sur deux des corps, une feuille de papier était posée avec le mot "pervers".
Deux autres jeunes, présentés comme des homosexuels, avaient eu les jambes et les bras brisés.

Depuis l'offensive de l'armée irakienne, soutenue par des troupes américaines en avril et mai 2008 sur Sadr City, l'Armée du Mahdi a perdu de son influence dans le quartier.

Certains homosexuels ont depuis pris l'habitude de se rencontrer dans les cafés et les salles de jeu du quartier.

Après la série d'assassinats d'homosexuels, l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International avait écrit une lettre au Premier ministre Nouri al-Maliki pour demander aux autorités irakiennes de protéger les homosexuels.

L'homosexualité est interdite par l'islam, non tolérée dans les sociétés arabo-musulmanes et illégale dans plusieurs pays du Proche-Orient. L'Irak n'a pas interdit l'homosexualité mais les autorités religieuses la condamnent fermement.

Lors d'une des réunions publiques, organisée jeudi par le mouvement Sadr, des responsables de la police, des chefs de tribus et des religieux ont appelé à son éradication.

"Nous devons corriger les valeurs morales de la nation. L'homosexualité est un désastre pour notre communauté", a estimé Dawoud al-Enezi, un des participants.

"Tout le monde doit chercher à préserver les valeurs morales de notre jeunesse corrompue par ce phénomène venu de l'Occident", a dit pour sa part Abou Hussein, un chef de tribu de Sadr City.

Mis en ligne le 29/05/2009

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