Vers un dépistage généralisé du VIH ? -

Vers un dépistage généralisé du VIH ?

La Haute autorité de santé suggère que le dépistage du virus du sida soit proposé à toute la population, de 15 à 70 ans, sans qu'il devienne pour autant obligatoire, selon un rapport publié mercredi par le journal Libération.

E-llico.com / Actus

Vers un dépistage généralisé du VIH ?

Mis en ligne le 27/10/2009

Tags

"Bien que l'activité de dépistage soit particulièrement importante en France -5 millions de tests en 2007, plaçant la France au deuxième rang mondial- il persiste un retard au dépistage qui concerne plus particulièrement certains groupes de populations ou d'individus", note la Haute autorité de santé (HAS), citée par le journal.

Selon la HAS, "47% des sujets pour lesquels un diagnostic de sida a été porté présentaient un retard au dépistage". Ce retard serait plus fréquent chez les personnes de plus de 40 ans, chez celles d'origine étrangère et celles contaminées par voie hétérosexuelle.


Les dernières enquêtes disponibles concernant les gays indiquent aussi un relâchement face au dépistage.

L'organisme public, qui fournit des avis et recommandations au ministère de la santé, recommande un dépistage ciblé tous les ans des "groupes à risque" : homosexuels, hétérosexuels aux partenaires multiples, et consommateurs de drogue.

40.000 personnes, selon les estimations des autorités de santé, ignorent qu'elles sont séropositives. Elles entament donc plus tard des traitements qui deviennent ainsi plus lourds pour les patients, voire moins efficaces.

Pour la HAS, "le dispositif actuel de dépistage souffre d'un nombre important d'insuffisances".

En soulignant que ce dépistage ne serait "en rien obligatoire", elle suggère de "mobiliser fortement les acteurs de santé sur une période de temps déterminée". Les médecins généralistes par exemple pourraient le proposer à leurs patients. En outre, chacun pourrait aller se faire tester dans un laboratoire d'analyse médicale "sans prescription médicale".

"Ce sera au biologiste qui a fait le test d'informer lui-même le patient", précise la HAS. La personne dépistée positive sera alors orientée "vers une prise en charge médicale adaptée".

Le rapport est déjà entre les mains de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, écrit Libération.
Interrogée par l'AFP, la HAS a précisé qu'elle envisageait initialement la publication du rapport plus tard.

Pour trouver l'adresse d'un centre de dépistage anonyme et gratuit, cliquez ici.

> Barré-Sinoussi pour le dépistage général non obligatoire

Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008 pour avoir identifié le virus du sida, en 1983, est favorable à un dépistage général du virus du sida, pourvu qu'il ne soit pas obligatoire et qu'il repose sur "une responsabilisation du citoyen".
"Aujourd'hui, quand quelqu'un est dépisté positif, il peut bénéficier d'une prise en charge et avoir accès aux traitements qui lui sont nécessaires" explique-t-elle. "Il y a aussi un bénéfice collectif, puisqu'une personne sous traitement transmet bien moins le virus à ses partenaires", ajoute-t-elle.

Mis en ligne le 21/10/2009

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.