Un prêtre de Florence marie une transsexuelle et un homme contre l'avis de la hiérarchie catholique -

Un prêtre de Florence marie une transsexuelle et un homme contre l'avis de la hiérarchie catholique

Un prêtre d'une paroisse de Florence a célébré dimanche le mariage de Sandra Alvino, 64 ans, un homme devenu femme il y a plus de 30 ans, et son compagnon Fortunato Talotta, 58 ans, contre l'avis de la hiérarchie catholique.

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Un prêtre de Florence marie une transsexuelle et un homme contre l'avis de la hiérarchie catholique

Mis en ligne le 27/10/2009

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Les deux époux, déjà mariés civilement depuis 25 ans, n'ont pas prononcé le classique "oui je le veux" après les formules consacrées, mais ils ont procédé à l'échange des anneaux et ont été bénis par le père Alessandro Santoro à Piagge, dans la banlieue industrielle de la capitale de la Toscane.


Un bon nombre des 200 invités à la cérémonie ont pleuré pendant la longue homélie du prêtre. Celui-ci a souligné que sa décision n'était "pas un acte de rébellion" envers l'Eglise: c'est "un acte de fidélité à l'égard de mes fidèles, de l'Evangile et envers les gens que j'aime". "C'était mon devoir", a-t-il ajouté.

Il y a deux ans, ce mariage religieux avait été stoppé par l'archevêque de Florence de l'époque, le cardinal Ennio Antonelli, et, selon l'Ansa, le titulaire actuel du poste, l'évêque Giuseppe Betori aurait demandé au père Santoro de ne pas le célébrer. Selon l'Eglise, ce mariage n'est de toute façon pas valable car le droit canonique exige l'hétérosexualité des époux.

Sandra Alvino a effectué une opération de changement de sexe il y a plus de 30 ans.

Avant la bénédiction finale, le père Santoro s'est dit conscient comme les deux époux que "le sacrement célébré aujourd'hui sera annulé quand l'acte arrivera au diocèse". "Mais il ne sera pas annulé pour nous, pour cette communauté, ni aux yeux de Dieu", a-t-il dit.

"J'ai obéi jusqu'au bout à cette communauté comme j'obéirai à partir de demain à toute décision qui sera prise", a-t-il ajouté, dans une allusion à la réaction de sa hiérarchie.

Le cardinal Renato R. Martino qui occupait jusqu'à samedi le poste important de président du conseil pontifical Justice et Paix et avait été interrogé alors qu'il se trouvait à Florence, avait critiqué fortement la décision du père Santoro.

"Je ne comprends pas comment on peut faire une chose de ce genre. C'est contre nature et cela ne mènera à rien à l'intérieur de l'Eglise", avait-il estimé.

"La biologie, ce que Dieu a fait homme et femme, ne peut pas être changé par des subterfuges", avait-il dénoncé, avant de recevoir un prix en la basilique de Santa Croce à Florence.

Mis en ligne le 26/40/2009

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