Les prises de parole se dérouleront à 13h30 sur un podium installé place du 18 juin 1940, au pied de la tour Montparnasse. Puis le cortège, traditionnellement haut en couleur, s'ébranlera au son de musiques pop ou techno en direction de la place de la Bastille qu'il atteindra en début de soirée.

L'Inter-LGBT a été reçue à la présidence de la République mercredi. Elle a rappelé sa volonté de participer aux concertations et projets gouvernementaux avec pour feuille de route les engagements de Nicolas Sarkozy et demandé à ce que le président de la République "lève les ambiguïtés et accélère les réformes" sur les dossiers LGBT.

"Notre constat est que nous n'avons enregistré aucun progrès législatif depuis trois ans", explique Vincent Loiseau, porte-parole de l'Interassociative lesbienne, gay, bi et transsexuelle (Inter LGBT), qui réunit 60 associations et organise la Marche.

"Le projet de Nicolas Sarkozy, durant la campagne présidentielle, de création d'une union civile réservée aux couples homosexuels, n'a pas vu le jour, pas plus que la création d'un statut du tiers concernant la délégation de l'autorité parentale, alors qu'il y 100.000 familles homo", constate-t-il.

L'impatience face à l'inaction du gouvernement marquera d'autant plus la marche de samedi que GayLib, le mouvement gay associé à l'UMP, a décidé de mettre en avant son indépendance face au parti présidentiel en défilant sous ses propres et seules couleurs.
"Concernant les sujets spécifiquement LBGT, nous ne pouvons aujourd’hui que constater un grand décalage entre les revendications du mouvement gay dans son ensemble - et de GayLib en particulier - et les positions de l’UMP", a souligné Emmanuel Blanc, le président de GayLib.

Au delà de la mise en cause de la majorité sur son les réformes, l'Inter-LGBT ajoute qu'il y a "toujours autant de violence contre les homosexuels" avec 15 meurtres ouvertement homophobes depuis 2001 (dont trois en 2009 et un en 2010), et que l'homophobie se manifeste toujours sur internet et dans le monde du travail.

Interrogé sur le cas de la Gay Pride de Madrid, où les organisateurs ont refusé la participation d'un char d'homosexuels israéliens de la mairie de Tel Aviv parce que cette dernière n'avait pas condamné l'arraisonnement meurtrier d'une flottille pro-palestinienne, Vincent Loiseau affirme qu'aucune demande de participation des gens de Tel Aviv n'a été formulée. "La question n'a pas été posée et cela nous arrange", dit-il, rappelant que des organisations d'homosexuels chrétiens, juifs, et musulmans participent à la Marche.

L'année dernière, 700.000 personnes, selon les organisateurs, dont la chanteuse américaine Liza Minnelli, avaient participé à cette Marche, à Paris.

Cette année Bertrand Delanoë ne participera pas à la Marche. Le maire de Paris explique dans une lettre à l’Inter-LGBT devoir honorer un engagement "pris de longue date" qui l'empêche de prendre part à une manifestation à laquelle il participe régulièrement depuis 1995.
D’autres personnalités de l’équipe municipale représenteront le maire, dont Anne Hidalgo, fait-il savoir.
Bertrand Delanoë exprime sa "totale solidarité" et son soutien aux "justes revendications d’égalité des droits, de respect et de lutte contre l’homophobie" dans son courrier.


Mis en ligne le 25/06/2010