La droite espagnole durcit ses positions alors que sa côte de popularité remonte dans l'opinion.

Son chef, le leader du Parti Populaire Mariano Rajoy (photo), a affirmé au journal El Païs qu'il remettrait en cause la loi sur le mariage homosexuel en cas de retour au pouvoir lors des élections prévues en 2012.

"Je ne m'engage pas" à maintenir cette loi a-t-il répondu à une question du journal catalan.
Il a jouté qu'il reviendrait également sur la nouvelle loi sur l'avortement.

Le mariage homosexuel, légalisé en 2005 par gouvernement Zapatero, a toujours hérissé la droite espagnole proche de l'Eglise catholique, elle-même farouchement opposée à cette mesure emblématique des premières années de pouvoir de l'actuel premier ministre espagnol.

Au moment de son adoption, l'opposition conservatrice a déposé plusieurs recours devant le Tribunal constitutionnel. Et, à chaque fois, elle a échoué dans sa démarche.

C'est pourtant cette voie que compte à nouveau exploiter Mariano Rajoy si son parti revient au pouvoir.

"J'écouterai très attentivement les arguments du Tribunal constitutionnel, mais mon désaccord porte sur le terme de mariage (...) Je ne crois pas que ce soit constitutionnel", a-t-il déclaré.

Même s'il y a de fortes chances que la Cour constitutionnelle espagnole n'invalide pas la loi instaurant le mariage de même sexe qu'elle a déjà validée, le chef de la droite manifeste un raidissement par sa déclaration sur cette mesure et envoie un signal mobilisateur en direction de l'électorat catholique alors que se profile déjà les prochaines élections générales pour lesquels les sondages donnent la droite gagnante.

A n'en pas douter, ces propos devrait aussi réveiller les organisations et les militants homosexuels et féministes, notamment lors de la prochaine visite du pape en Espagne les 6 et 7 novembre.

Un "Queer Kissing" ("baiser homosexuel") est d'ailleurs déjà prévu à Bracelone, le 7 novembre, sur la Place de la Cathédrale de la ville où est attendu Benoît XVI.

Mis en ligne le 02/11/2010