La tendance était connue, elle est confirmée et avec force par les résultats de la dernière enquête Presse Gay. On assiste à une augmentation très importante des prises de risques chez les homosexuels (hommes). Entre 1997 et 2004, les rapports non protégés sont en hausse de 70 %.

L'enquête complète sera rendue publique mercredi prochain par l'Institut de veille sanitaire (INVS) mais les premiers chiffres connus des rédactions de la presse homosexuelle ont déjà été rendus publics. Le Monde en a fait état dans son édition du week-end et Tetu.com a publié sur son site les résultats préliminaires en dépit de l’engagement des supports gay à ne rien diffuser avant le 22 juin. Face à cette situation, E-llico.com a donc décidé, à son tour public, de mettre à la disposition des ses lecteurs les chiffres en sa possession.

L'édition 2004 a été diffusée dans la presse homosexuelle, ainsi que sur dix sites Internet identitaires gay. 6 184 questionnaires ont pu être exploités, 4 749 sous forme papier, 1 435 en ligne.

Le fait marquant de cette enquête est évidemment l'accroissement spectaculaire des rapports sexuels non protégés. Ces prises de risques sont plus fréquentes chez les homosexuels ayant un grand nombre de partenaires, ainsi que chez les séropositifs.

Chez les répondants ayant eu plus de dix partenaires au cours des douze derniers mois, la proportion ayant eu au moins un rapport anal non protégé monte jusqu'à 42 %. Elle est de 30 % chez ceux ayant eu moins de dix partenaires. La sodomie non protégée est aussi plus fréquente chez les séropositifs : 56 % contre 28 % chez les séronégatifs.

La hausse des rapports non protégés entre 1997 et 2004 est frappante. Elle passe de 19,5 % à 33,2 %, soit une augmentation de 70 % en l'espace de sept ans. Plus inquiétante encore, la fréquence des prises de risque augmente, elle aussi : la proportion de répondants déclarant au moins une pénétration anale non protégée par mois a plus que doublé entre 1997 et 2004.

L'augmentation de la prise de risque concerne aussi la fellation. Le nombre d'homosexuels faisant usage systématiquement d'un préservatif passe de 13% à 6 % entre 1997 et 2004.

Lire les Résultats de l’Enquête Presse Gay

Mis en ligne le 20/06/05