Ma vie de chienne -

Ma vie de chienne

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Ma vie de chienne

Mis en ligne le 10/05/2004

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Big Ben


Deux jours à Londres. Entre la fin du rendez-vous professionnel et l’heure de l’Eurostar du retour, un laps de deux heures. Ce genre de deux heures qui, dans une ville étrangère où l’on est seul et sans plus d’obligation, donnent un infini sentiment de liberté, d’impunité même. Je sors de la station de métro Hyde Park Corner pour aller dans le parc, profiter du soleil printanier inespéré.

Des flèches m’indiquent le chemin des toilettes pour hommes, bien distinctes de celles pour femmes. Intrigué, je suis les flèches et me retrouve à descendre un long escalier qui débouche sur un décor digne d’un fameux clip de George Michael. Immenses, immaculées, les toilettes pour hommes d’Hyde Park Corner ont ceci de merveilleux pour une chienne : l’urinoir n’est qu’un long mur plan, sans séparation, permettant d’observer dans le détail l’anatomie de son voisin de pipi.

Muée en bitologue se plongeant dans une étude des teubs londoniennes, la chienne en voit défiler de toutes les couleurs, toutes les tailles, toutes les formes. Au bord du remake informel de Pierre Perret (“Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les zizis londoniens”), scotchée les jambes écartées depuis bientôt un quart d’heure, elle sursaute soudain en entendant une voix de femme à fort accent cockney brailler “Are you allright, sir ?”, ce qui, vu le ton sur lequel c’est prononcé pourrait se traduire par “Eh, la chienne, t’as fini de mater comme une cinglée ?” Ce à quoi la chienne répond par un charabia franglais, surjouant l’idiote ne maîtrisant ni la langue ni les codes. Qui parlait d’impunité ?

olivier nicklaus

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