C'est au clavier qu'Olivier a fait ses premières gammes de pédé, au clavier de son minitel à Grenoble dans son studio d'étudiant quand il n'avait que 19 ans. "Je ne parlais qu'avec des mecs qui vivaient hors du département, je ne voulais surtout pas les rencontrer" se souvient ce surfer de minitel.

Quand, en septembre 1995, les copains de Sciences Po partent vivre à l'étranger, Olivier Monnot suit des cours de journalisme à Paris et se met au Net. "J'avais plus de nouvelles de ma copine du Colorado que d'un pote qui vivait à 10 km de chez moi". Sans être un fanatique d'informatique, Olivier reconnaît qu'il cohabite parfaitement avec l'ordinateur depuis ses 12 ans ; il a converti au passage quelques amis, la famille... Jusqu'à ce que Thomas explique à Olivier qu'un pote, Cédric, cherche un journaliste pour monter un site gay français.

Novembre 1996, quatre internautes assidus et pédés lancent Ooups, un vrai mensuel d'information gay en français sur le net quand ne foisonnent encore que des sites anglophones. Un tantinet militant, Olivier parle d' "un lieu d'accueil et de référence pour tous ceux qui découvrent leur homosexualité", ce lieu qui lui a tant manqué ! Sans se forcer, il joue facilement les Macha Béranger du net pédé, il écoute, conseille, répond...
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Quatre années durant, Ooups trouve un public de plus en plus large, beaucoup de jeunes en particulier. Olivier passe ses dimanches à mettre en ligne les infos et la semaine il bosse dans diverses rédactions, de presse informatique bien entendu ! Mais bientôt le bébé demande à grandir ; alors Olivier, bénéficiant d'un plan social, quitte son job et se lance à plein temps dans le démarchage des agences de pub et le développement du site.

Les ricains de Gay.com qui cherchent à s'implanter en Europe arrivent à point nommé et proposent de reprendre Ooups. Après cogitation, les quatre acceptent le deal et se laissent avaler par le géant du net pédé. Quelques mois plus tard, Gay.com version française fait vivre dix personnes et Olivier en est le rédacteur en chef. "Je touche au social, au culturel, à l'économique, au politique... j'adore ça" explique-t-il. Pour ce qui est de sa vie privée, il joue encore du clavier."Via le net, j'ai rencontré plus de deux cents personnes, on se voit ne serait-ce qu'une fois, un dialogue s'instaure. C'est le miracle du net !" .C'est d'ailleurs comme ça qu'il a connu son ex. Au passage, il glisse qu'il est célibataire et que son promis est peut-être un lecteur d'"Illico". Quand il ne surfe pas, Olivier vole : sa passion depuis toujours c'est l'aviation, alors il passe son brevet. "C'est une dimension incroyable, on a une vue plus globale du monde !".Comme sur le net en fait.

david lelait