Agressions
Les assos LGBT se dotent d’une Cellule de crise
Une série de violentes agressions contre des gays au cours des dernières semaines a incité plusieurs associations LGBT à s’unir dans une Cellule de crise lancée hier.E-llico.com / Actus
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Agressions
Mis en ligne le 03/05/2006
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Alertés par la recrudescence des violences homophobes, notamment ces dernières semaines, SOS Homophobie, le Syndicat National des Entreprises Gaies, Act Up-Paris, le Ravad et la Fédération Inter-centres ont lancé, en réaction, leur "cellule de crise", le 27 avril. "La raison de cette initiative ? Elle est simple, lance Jacques Lizé de SOS Homophobie. En 2000, 23 agressions homophobes violentes nous étaient signalées. En 2005, c’était 133 cas. Et il s’agit bien là de violences physiques, certaines ayant entraîné des hospitalisations. On assiste à une évidente dégradation de la situation. Avant, c’était "Sale pédé" maintenant c’est plutôt "Sale pédé. Je vais te cramer !" . Il ne s’agit plus du tout des mêmes menaces qu'avant. Ce constat, partagé par toutes les associations de terrain, nous conduit aujourd’hui à créer cette Cellule de crise contre les agressions LGBT. Il s’agit d’une initiative centrée sur l’action. Il n’est pas question de faire de grands discours mais de réunir les compétences de chacun pour répondre au mieux à la situation actuelle."
Cinq orientations ont été retenues par la Cellule de crise : "Il s’agit d’abord de développer un sentiment d’omniprésence des associations qui viennent en aide aux victimes d’agression en superposant les réseaux associatifs existant, en établissant des passerelles entre eux et en mobilisant établissements et médias". L’idée est d’expliquer aux personnes LGBT que la mobilisation est générale et que des réseaux pour informer, pour soutenir existent. Autre idée force : une "plus grande réactivité". "Cela passe par un soutien renforcé aux victimes, la mise en relation avec des avocats gay friendly, un accompagnement de la part des associations dans les démarches telles que les dépôts de plaintes, les examens médicaux… précise le responsable de SOS Homophobie. Nous devons créer les conditions pour que les victimes témoignent et déposent plainte plus facilement".
Le troisième axe, c’est la sensibilisation des pouvoirs publics. "Nous ferons des propositions, faciles à mettre en place, en matière d’accueil des victimes, de prévention sur les lieux extérieurs de rencontres…"
Le quatrième est de faire comprendre aux agresseurs potentiels que les actes homophobes sont aujourd’hui réprimés. Il faut qu’ils comprennent qu’il n’y a plus d’impunité."
Dernière orientation : œuvrer pour une mise ne place accélérée de politiques de prévention de l’homophobie dans les collèges et les lycées. "On le voit très fréquemment. Beaucoup d'agressions homophobes très violentes sont le fait de mineurs ou de très jeunes adultes. C’est bien le signe que c’est à ce moment là qu’il faut informer et prévenir".
Enfin, la Cellule de crise a décidé d’éviter "l’écueil de la réunionite". "Nous serons réactifs, concrets. Notre volonté est d’aller vite pour aider les victimes".
Jean-François Laforgerie
Mis en ligne le 28/04/06