C’est l’agacement qui prévaut à Pink TV avec la publication, le 19 juin, d’un communiqué d’Act Up intitulé "Pink : le bareback en tout bien tout honneur". Sujet du communiqué : la diffusion le 11 juin d’un film porno gay tourné en 1988 et qui présente des rapports non protégés. Act Up reproche notamment à la chaîne gay de ne pas mentionner que deux des acteurs sont décédés des suites du sida. Pour l’association, "Le porno bareback, qui valorise les prises de risque des acteurs et contribue à banaliser la pandémie de sida, devient un marché florissant. Pink TV l’a bien compris." Et pour faire bonne mesure, l’association menace de saisir le CSA. Problème : le film ainsi mis en cause n’a jamais été diffusé. "Nous avons discuté avec Act Up, suite au courrier adressé en avril par le CSA demandant aux chaînes qui diffusent du porno, dont la nôtre, de ne diffuser que des films safe. Nous avons jusqu’à présent, dans un programme intitulé "Pinx vintage", diffusé trois films réalisés avant l’apparition du sida et donc avant l’existence même du concept de bareback. Le film réalisé en 1988 [donc bien après l’apparition du VIH] était une erreur de programmation, il n’a d’ailleurs pas été diffusé puisque nous l’avons retiré de notre grille, indique Pierre Garnier, directeur de la communication de Pink TV. Nous avons décidé de suspendre le programme "Pinx vintage" jusqu’en septembre pour nous permettre de réfléchir à l’impact qu’ont ou non des films pornos anciens sur les comportements des spectateurs d’aujourd’hui et renforcer leur accompagnement. A ce jour, nous diffusons des messages de prévention avant et après les films et un logo "Jamais sans capote" est présent sur l’écran tout au long de la diffusion de ces films d’avant 1985."

J.-F. L

Lire notre dossier "Vidéo bareback : le débat patine".

Mis en ligne le 22/06/06