la provocation de Vanneste - Homophobie

Homophobie

La provocation de Vanneste

Evidemment lorsqu’on est condamné par une loi, rien de plus logique, lorsqu’on est législateur, de vouloir changer la loi à son profit. C’est ce que rêve de faire Christian Vanneste qui vient de déposer une proposition de loi visant à abroger certaines dispositions de la loi contre les propos homophobes qui l’a sanctionné.

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la provocation de Vanneste
Homophobie

Mis en ligne le 21/07/2006

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Christian Vanneste est homophobe. Ce n’est pas nous qui le disons mais la justice. Il a ainsi été, le premier en France avec la loi de 2004, reconnu coupable d'"injure à l'égard des personnes homosexuelles" par le tribunal correctionnel de Lille, le 13 janvier 2006. Il a aussi, dans le même temps, été condamné à verser des amendes et des dommages et intérêts à trois associations (SOS Homophobie, Act Up-Paris et le Sneg) qui l’avaient poursuivi. Evidemment, avec une telle casserole, il n’y a pas de quoi pavoiser.
Pourtant, le député du Nord Christian Vanneste (CNI/UMP) qui a pourtant fait appel de sa condamnation, entend coûte que coûte avoir raison.

La loi l’a condamné, il entend donc changer la loi. C’est ainsi qu’est née l’idée lumineuse de déposer, en plein été, une proposition de loi "portant modification de certaines dispositions introduites par la loi portant création de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité" (1). Proposition de loi dont il est, à ce jour, l’unique signataire. Il s’agit de supprimer dans deux articles de la loi de 2004 la mention "de leur orientation sexuelle", ce qui aurait pour conséquence de ne plus permettre de poursuites à l’encontre des auteurs de propos haineux comme d’insultes dès lors qu’ils visent l’orientation sexuelle des personnes. En gros, Christian Vanneste réclame le retour en arrière et la réouverture de la chasse verbale aux pédés.

Ce dépôt n’est que la traduction politique de sa stratégie de défense déjà développée par ses avocats. Il s’agit de tenter de prouver que la loi pénalisant les propos homophobes n’est pas conforme à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou à la Convention européennne des droits de l’homme. Christian Vanneste y fait d’ailleurs allusion dans l’exposé des motifs qu’il a rédigé, un exposé des motifs assez ahurissant où il est question de la bible, du Lévitique et du "Dictionnaire philosophique de Voltaire".

On notera surtout que ce qui démange Vanneste, c’est de pouvoir librement critiquer (ce qui est possible) mais aussi librement insulter (ce qui est pénalisé) les homosexuels. D’ailleurs, il l’écrit : "Il doit être possible dans le cadre d’un débat démocratique respectueux des croyances religieuses ou engagements philosophiques des uns ou des autres que chacun puisse en toute liberté soutenir son propre point de vue. Par exemple, qu’un chrétien, un juif et un musulman puissent faire valoir l’infériorité morale des comportements homosexuels par rapport à ceux qui fondent le mariage entre un homme et une femme afin de créer une famille au sein de laquelle seront élevés des enfants."

Cette initiative a été très sévèrement critiquée par la Coordination InterPride qui estime que les modifications demandées auraient "résultat de redonner un sentiment d'impunité aux homophobes dont les propos visent à rabaisser, humilier et atteindre l'humanité des lesbiennes, gais, bi et trans, à l'instar de Christian Vanneste condamné pour ce délit. En réalité, il faut voir dans l'initiative de Christian Vanneste la démarche d'un député UMP isolé qui a compris que seul un changement de la loi pourrait le tirer d'affaire, désireux que sa majorité l'auto-amnistie avant un nouveau jugement suite à l'appel qu'il a interjeté (…) Malgré ses allégations, Christian Vanneste jouit comme tout citoyen de sa pleine et totale liberté d'expression, celle définit par la loi à laquelle il oppose insidieusement des interprétations et des visions eschatologiques d'un autre âge, méprisant le principe de laïcité de la République."

Cette initiative aussi bête que pathétique n’a pour le moment pas été commentée par l’UMP, dont Christian Vanneste, rappelons-le, reste un des élus. C’est d’autant plus surprenant que la loi que celui-ci cherche aujourd’hui à modifier a été rédigée et votée par la majorité UMP.

(1) La proposition de loi de Vanneste (N°3259) est accessible sur le site de l’Assemblée Nationale (à la rubrique Propositions de loi) : www.assemblee-nationale.fr

(2) L’intégralité du communiqué de la coordination Interpride est disponible sur : www.interpride-france.org

Lire notre dossier "Vanneste jugé homophobe".

Mis en ligne le 19/07/06

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