Delanoë face à la mémoire de Jean-Paul II - Paris

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Delanoë face à la mémoire de Jean-Paul II

Dimanche après-midi, le maire de Paris doit inaugurer le parvis Jean-Paul II face à Notre-Dame. La cérémonie risque de prendre des airs de catho pride selon le Canard enchaîné. Reste à voir comment Bertrand Delanoë se sortira de ce guêpier dans lequel il s'est lui-même fourré.

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Delanoë face à la mémoire de Jean-Paul II
Paris

Mis en ligne le 04/09/2006

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Dimanche 3 septembre, le parvis de Notre-Dame va devenir parvis Jean-Paul II du nom du prédécesseur de Benoît XVI. Cette décision relève d'une décision dont la ville de Paris est responsable puisqu'il lui revient de faire voter en conseil le nom des rues, places et autres espaces publiques de la capitale.

Certes les pressions n'ont jamais manqué, dès le lendemain de la mort de l'ancien pape, pour faire rebaptiser un haut lieu de Paris du nom de Jean-Paul II. Mais aucune obligation ne s'imposait au conseil municipal, ni à son maire pour céder à ces demandes.
La décision a d'ailleurs fait l'objet d'une polémique avec une partie de la majorité municipale de gauche (les Verts en l'occurrence) qui a dénoncé cette proposition et a tenté de s'y opposer, arguant notamment du fait que Jean-Paul II n'était pas une personnalité civile, mais le leader d'une confession religieuse et qu'à ce titre il n'y avait aucune raison de lui dédier un espace publique, laïque par définition.

Bertrand Delanoë a choisi de passer outre ces observations et de faire voter le changement de nom du parvis devant Notre-Dame avec les voix de l'opposition municipale et contre celles d'une partie de sa majorité.

La décision prise, reste aujourd'hui à l'exécuter. Et à l'assumer. Dimanche après-midi, une cérémonie prévoit de dévoiler la plaque inaugurale de la nouvelle place rebaptisée et le maire sera donc de la manifestation. Et manifestation n'est peut-être pas un mot trop fort si l'on en croit le Canard Enchaîné du 30 août qui annonce que l'archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois a rameuté pour l'occasion le banc et l'arrière banc de la communauté catholique pour donner à l'évènement tout le relief qu'il mérité selon l'archevêché. Une "catho pride", rien moins, selon l'hebdomadaire satirique !

Dans ces conditions, comment Bertrand Delanoë compte-t-il se sortir de ce piège dans lequel il s'est lui même placé? On le saura –peut-être- à l'écoute du discours qu'il est censé prononcer pour l'occasion. L'exercice s'avère en effet périlleux pour un maire socialiste et ouvertement homosexuel. Comment faire l'éloge (c'est la tradition du genre) d'un pape homophobe qui a combattu l'usage du préservatif ? Il faudra manifestement beaucoup de talent au maire de Paris pour s'en sortir honorablement et justifier le choix qui a été le sien.

Mis en ligne le 30/08/08

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