La CGT veut faire reculer l’homophobie au travail -

La CGT veut faire reculer l’homophobie au travail

De tous les syndicats français, la CGT est, de loin, celui qui s’engage le plus sur la question des droits LGBT. Marie-Pierre Iturrioz, une des co-animatrices avec Frédérique Bartlett du Collectif contre l’homophobie de la CGT s’en explique.

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La CGT veut faire reculer l’homophobie au travail

Mis en ligne le 19/09/2006

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Monique Beaussier (la pionnière), Maryse Dumas (la n°2 de la CGT), Frédérique Bartlett, Marie-Pierre Iturrioz… A l’évidence, ce sont les femmes qui ont œuvré pour que la Confédération Générale des Travailleurs (CGT) s’intéresse aux salariés LGBT puis prenne en compte leur défense et leurs intérêts. "C’est vrai. Ce sont souvent les femmes qui font avancer ces sujets sociétaux, avance Marie-Pierre Iturrioz, une des co-animatrices, depuis quinze mois, du Collectif contre l’homophobie de la CGT. Cela ne s’est d’ailleurs pas sans heurts, mais nous avançons. La première fois que Maryse Dumas a publié un article appelant à la participation de la CGT à la Gay Pride, il y a plusieurs années. Elle a reçu des sacs de courriers dont beaucoup étaient très négatifs, hostiles, jugeant inadmissible notre présence à un tel évènement. Aujourd’hui, notre présence est de plus en plus forte à chacune des Marches des Fiertés, mais nous ne voulons pas nous contenter de cette visibilité. Il y a eu pendant longtemps un antagonisme au sein même du syndicat sur cette question mais depuis le congrès de Lille en 2006, le combat contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle, y compris chez nous, est acquis."

La vocation du Collectif contre l’homophobie est principalement de venir en aide aux personnes victimes de discrimination liées à l’orientation sexuelle dans leur travail. Ce service s’adresse aux salariés du secteur privé ou public, syndiqués ou non (1). Il consiste en un accueil, un soutien juridique, une information sur les droits… "Les salariés qui font partie d’une minorité sont encore plus fragilisés, note Marie-Pierre Iturrioz. Lorsqu’il y a un problème, le salarié se voit contraint de se dévoiler, de parler de sa vie privée, ce qui n’est jamais facile. Cette discrimination est une forme particulière de discrimination. Elle n’est pas plus grave qu’une autre, le racisme par exemple, mais elle a ses spécificités. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons travailler plus étroitement encore avec les associations LGBT, qu’elles soient spécialisées dans le monde du travail comme le collectif Homoboulot ou l’homophobie comme SOS Homophobie. C’est d’autant plus important que sur le plan légal, ce sont les syndicats qui sont habilités à négocier dans les entreprises." Ainsi, en parallèle du "combat pour faire reculer l’homophobie" mené par le Collectif, la CGT veille aussi à la prise en compte, dans les conventions collectives, des droits des personnes pacsées ou concubins de même sexe. "Nous y sommes très vigilants dans l ’ensemble des accords que la CGT signe" précise Marie-Pierre Iturrioz.

(1) Pour joindre le Collectif contre l’homophobie, vous pouvez appeler au 01 48 18 81 26 ou adresser un courriel : discrim-homo@cgt.fr

J.-F. Laforgerie

>> Un colloque inédit

C’est une grande première. La CGT organise le 4 octobre (de 9 h à 18 h) une journée d’information et de débats autour du thème "L’homoparentalité, la transparentalité et les droits de l’enfant : quelle construction revendicative ?" "Nous n’avons pas eu de mal à convaincre la direction fédérale de l’intérêt d’une telle journée. On n’a pas idée du nombre de salariés concernés par cette question" note Marie-Pierre Iturrioz.

CGT. (salle 15, entresol B) 263, rue de Paris. 93516 Montreuil cedex. M° Porte de Montreuil.

Mis en ligne le 14/09/06

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