Lionel Jospin a officiellement annoncé sur RTL ce matin qu'il ne serait pas candidat à l'investiture socialiste. Invité à dire quel serait son choix dans la primaire socialiste, il a indiqué qu'il ne voterait pas pour Ségolène Royal le 16 novembre. Il s'est refusé à prendre parti pour l'un des autres candidats.

L'ancien Premier ministre socialiste a donc jeté l'éponge et pourquoi le nier, peu regretteront ce retrait au sein de la communauté LGBT. Car si Jospin est le chef de gouvernement qui a été le premier à donner un vrai statut aux couples homosexuels en France, ses positions ultérieures sur la question des droits LGBT ont profondément déçu. Déjà, sous la législature socialiste de 1997 à 2002, beaucoup de revendications LGBT n'avaient pas abouti. La campagne présidentielle de 2002 n'avait pas dégagé de sérieuses avancées en matière de nouveaux droits. Mais, la déception s'était cristallisée quand, sortant de sa retraite politique, Lionel Jospin avait repris la parole pour s'exprimer fortement contre l'ouverture du mariage aux couples de même sexe et contre l'homoparentalité.

A compter de ce moment, Jospin ne pouvait plus compter passer pour un politique gay-friendly, perdant même au passage le crédit que lui avait donné le vote du PaCS quelques années plus tôt.

L'ex-leader socialiste a bien esquissé un ralliement ambigu au mariage gay inscrit au programme du PS pour tenter de rester dans la course lors de l'Université d'été du parti, mais il n'a pu s'empêcher de jeter le doute sur sa conviction profonde les jours qui ont suivi (voir ci-dessous).

Jospin était devenu le moins-disant socialiste en matière de droits nouveaux pour les gays et les lesbiennes; son retrait de la course à l'investiture n'est donc pas une mauvaise nouvelle.

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Interviewé le 12 septembre sur RTL, Lionel Jospin a, une nouvelle fois, fait part de son scepticisme sur les droits homos. "Concernant l’homoparentalité, je n’ai pas varié de position. Celle-ci s’appuie sur la construction de la personnalité de l’enfant. Elle se fait dans l’altérité, dans le rapport aux deux genres, masculin et féminin, donc à un père et une mère. Ceux-ci peuvent être absents, ou l’un des deux, par décès ou séparation, cela ne change pas ce rapport. Le Parti socialiste fait une analyse et a pris une position différente. Si les Français lui confient la charge de gouverner le pays, il reviendra au Parlement de débattre de cette question, de changer ou pas la loi. Le président de la République peut avoir une opinion différente, mais il ne lui revient pas de contrarier une volonté qui s’exprimerait par voie parlementaire. Je crois d’ailleurs que, dans une telle occasion, la discipline des groupes politiques devrait être levée. Chaque élu(e) apprécierait selon sa conscience et l’idée qu’il se fait de l’épanouissement d’un individu". C’est la troisième fois que Lionel Jospin réaffirme son opposition aux revendications LGBT reprenant de façon à peine plus soft les arguments de sa tribune de mais 2004 dans "Le Journal du dimanche".

Mis en ligne le 28/09/06