Le mariage homosexuel est toujours dans la course au lendemain du premier tour de la présidentielle. Une part suffisante des Français a décidé que le choix final devait opposer gauche et droite. Et à travers le duel de deux candidats, deux projets dont chacun perçoit clairement qu'ils sont profondément différents.

Ségolène Royal défendra le principe d'égalité des droits LGBT. Elle l'a rappelé à Toulouse lors de son denier meeting en présence du Premier ministre espagnol José Luis Zapatero : le mariage homosexuel et l'adoption font partie de son programme et elle l'assume fièrement.

Nicolas Sarkozy s'est bien gardé quant à lui de revendiquer fortement son choix d'une union civile que les organisations LGBT rejettent comme un sous-mariage (à l'exception des militants gay de l'UMP). Bien au contraire, les derniers jours qui ont précédé le 1er tour l'ont vu s'embourber dans les thèses très réactionnaires du déterminisme génétique, y compris pour expliquer l'homosexualité.

Son score élevé doit d'ailleurs à son flirt poussé avec l'extrême droite dont il a ravi un grand nombre de voix. Ce calcul semble le placer en bonne position pour aborder le tour décisif de l'élection, mais il peut aussi le priver du vote d'électeurs modérés du centre qui rejettent ce positionnement et pourraient lui préférer un choix moins réactionnaire en ralliant Ségolène Royal.

Les choses ne sont donc pas jouées. Si la gauche sait clairement souligner la menace que Sarkozy représente pour les libertés, si les électeurs de François Bayrou suivent le credo affiché de leur leader et choisissent le camp de la rupture, un rassemblement derrière Ségolène Royal peut l'emporter.

La droite peut crier au mot d'ordre qui se répand "Tout sauf Sarkozy", ce mot d'ordre a un sens : une très large part de la société ne veut pas de cet homme ni de ses idées ni de son programme. La majorité?

Jacky Fougeray, directeur de la rédaction d’"Illico"

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Mis en ligne le 23/04/07