La réaction rapide des autorités françaises tranche avec les atermoiements de l'an passé, même si on peut regretter que l'homosexualité soit renvoyée à la "sphère privée" et non traitée comme une question politique et donc publique dans le cas d'une Gay Pride.

"Nous déplorons ces violences et rappelons que l'orientation sexuelle relève de la sphère privée. Nul ne saurait donc être victime de violences au nom de ses choix en la matière", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes, Jean-Baptiste Mattéi.
"Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur les circonstances dans lesquelles se sont produites ces agressions", a ajouté le porte-parole, en appelant à la libération des militants homosexuels russes arrêtés lors des événements (libération intervenue dans la journée d'hier).

La seconde édition de la Gay Pride à Moscou dimanche s'est soldée par des actes de violence commis par des jeunes nationalistes à l'encontre de quelques dizaines d'homosexuels et de députés européens. A chaque fois, les policiers anti-émeute ont tardé à intervenir pour finalement arrêter l'agresseur et la victime.

Le leader de la communauté homosexuelle russe Nikolaï Alexeïev et des députés européens ont été arrêtés, dont l'Italien Marco Cappato. Tous deux ont été relâché au bout de 24 heures pour le premier, de quelques heures pour le second.

> Nouvelles réactions LGBT en France

Après l'Inter-LGBT et le CGL de Paris, l'association Homosexualités et socialisme (HES) a réagi aux violences et arrestations survenues lors la Gay Pride de Moscou.

HES estime dans un communiqué diffusé lundi que l'"homophobie exacerbée" qui s'est manifestée dimanche lors des violences à la Gay Pride de Moscou, est "souvent encouragée par les autorités russes", une situation "inadmissible" selon elle.
Par cette attitude, la Russie "viole ses engagements internationaux", estime HES, selon qui "les gouvernements de l'Union européenne et en particulier le gouvernement français doivent tenir compte de cette situation dans leurs relations diplomatiques avec cet Etat".

Le MAG-Jeunes Gais et Lesbiennes dénonce l'arrestation de militants LGBT et "la bienveillance des forces de l'ordre à l'égard des militants anti-homosexuels, qui ne fait qu'encourager la haine homophobe". "Il apparaît clairement que les autorités russes ne considèrent pas les personnes LGBT comme des citoyens dignes d'être protégés par la police" souligne le MAG.

L'Autre Cercle, Tapages à Strasbourg et CentrEgaux ont aussi émis des communiqués de protestation.

Mis en ligne le 29/05/07