Déportation des homosexuels
Le gouvernement souhaite une plaque commémorative
Le secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens combattants, Alain Marleix, souhaite qu'une plaque commémorative soit dévoilée en 2008 pour les déportés homosexuels, ont indiqué lundi ses services.E-llico.com / Actus
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Déportation des homosexuels
Mis en ligne le 27/08/2007
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Alain Marleix "soutient l'initiative de l'association 'Les Oublié(e)s de la Mémoire' qui souhaite voir apposer une plaque commémorative en souvenir et hommage aux déportés français et étrangers pour motif d'homosexualité", a déclaré le secrétariat d'Etat lundi dans un communiqué.
"Cette plaque pourrait être fixée sur le Mur du souvenir du camp de concentration du Struthof" (Bas-Rhin), a-t-il précisé.
La demande de l'association "sera soumise prochainement, pour avis, à la commission exécutive" du Struthof qui rassemble d'anciens déportés et internés, a ajouté Alain Marleix souhaitant qu'une plaque puisse être dévoilée dès 2008.
Parmi les déportés pour motif d'homosexualité au Struthof figurait Pierre Seel, décédé en 2005 et qui souhaitait qu'à côté des plaques rendant hommage aux différentes catégories de victimes, les déportés homosexuels soient représentés. Plusieurs associations LGBT portaient cette revendication depuis plusieurs années comme le Mémorial de la Déportation Homosexuelle.
Pierre Seel, qui avait témoigné de sa déportation dans un ouvrage autobiographique, avait perdu au Struthof son ami dévoré par les chiens des SS en 1941.
Le camp du Struthof, érigé en 1941, fut le seul construit par les nazis sur le territoire français, l'Alsace étant à l'époque territoire annexé par l'Allemagne. Environ 52.000 personnes y furent déportées et près de 22.000 y périrent.
> Une reconnaissance d'Etat longue et difficile
Grâce à l'action de personnalités comme Jean Le Bitoux et d'associations comme le Mémorial de la déportation homosexuelle, les Flamands roses, l'Inter-LGBT ou Homosexualités et socialisme, la France a reconnu la déportation homosexuelle le jeudi 26 avril 2001 par l'intermédiaire de Lionel Jospin, alors Premier ministre.
En 2005, Jacques Chirac, alors Président de la République a, à son tour, fait un pas supplémentaire vers la reconnaissance des déportés homosexuels par État.
La proposition faite par le secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants de Nicolas Sarkozy s'inscrit dans ce chemin long et difficile. Il reste d'ailleurs encore à la faire valider par la commission exécutive du Struthof qui rassemble d'anciens déportés et internés.
Mais, cette reconnaissance n'est pas encore effective dans tous les départements : si de pus en plus d'associations LGBT locales peuvent participer officiellement aux cérémonies du souvenir de la déportation le dernier dimanche d'avril, d'autres sont encore rejetés manu militari.
En France, on est encore loin des monuments commémoratifs spécifiques de la déportation homosexuelle, comme aux Pays-Bas ou le projet en cours de réalisation à Berlin.
Mis en ligne le 21/08/07