Alors que Nicolas Sarkozy évoquait "son refus du sectarisme" et "sa pratique de la tolérance", deux militants se sont levés munis de pancartes sur lesquels était écrit "Vanneste homophobe", en référence à l'élu UMP du Nord.
Act Up accuse Nicolas Sarkozy de "banaliser la haine homophobe" en investissant Christian Vanneste, condamné pour homophobie, pour les municipales de Tourcoing.

"En le légitimant, l'UMP cautionne celles et ceux qui insulteront, frapperont, brûleront, égorgeront des personnes homosexuelles, bi ou trans", accuse Act Up.
"Sur un sujet aussi grave, pour lequel Nicolas Sarkozy s'était personnellement engagé (...), nous n'avons donc eu comme uniques réponses que de l'ironie facile ou de la répression", assure l'association.

En effet le Président de la République a réagi par le mépris à l'intervention d'Act Up.
"Ne vous inquiétez pas. Ca fait des années qu'ils protestent et ça ne sert à rien. Vous vous rendez compte, ils n'en ont trouvé que deux dans un pays de 64 millions d'habitants. Il n'y a plus que ça", a déclaré Nicolas Sarkozy, sous les applaudissements.
Les deux protestataires ont été évacués de la salle manu militari.
Au final, trois militants d'Act Up Paris, malades du sida dont un handicapé à 80%, ont passé plusieurs heures en garde-à-vue sans voir un médecin et restent sous la menace de poursuites judiciaires probablement liées à une plainte de l'UMP.

Le secrétaire général adjoint de l'UMP Dominique Paillé a affirmé jeudi que son parti apportait "son soutien plein et entier à Christian Vanneste", candidat aux élections municipales de mars à Tourcoing (Nord), qui a été condamné pour des propos homophobes.

Dans un communiqué, Act up a précisé qu'outre les deux militants présents dans la salle, d'autres manifestaient et distribuaient des tracts à l'entrée du Palais des Sports, à Paris, où se tenait le Conseil national.
"L'injure, l'appel à la haine et à la discrimination en raison de l'orientation sexuelle ne sont pas des opinions. Ce sont des délits. En accordant son investiture à Christian Vanneste, l'UMP rend l'homophobie éligible", ajoute Act up, qui "exige l'exclusion de M. Vanneste" du parti.

> François Fillon prétend que Vanneste a changé

Interrogé sur l'investiture de Christian Vanneste par l'UMP et sur l'action d'Act Up, François Fillon a affirmé sur RTL que le député avait changé et qu'il ne fallait pas répondre à " l'intolérance par l'intolérance ".
Comment croire pareille affirmation quand le député du Nord maintient son pourvoi en cassation contre sa condamnation devant la Cour d'appel de Douai en janvier 2007.
Rappelons qu'il ne s'est jamais excusé des propos qu'il a tenus. Il n'a cessé de vouloir les justifier ensuite et a même tenté de faire changer la loi qui l'a fait condamner.

Mis en ligne le 14/01/08