premières données sur l'état de santé des personnes trans en France - Etude

Etude

Premières données sur l'état de santé des personnes trans en France

Les résultats d'une étude sur l'état de santé des personnes trans en France viennent d'être rendue publique. Act Up pointe tous les manques - juridiques et sanitaires - qui conduisent à une précarisation excessive de la population trans face au VIH notamment.

E-llico.com / Actus

premières données sur l'état de santé des personnes trans en France
Etude

Mis en ligne le 04/07/2008

Tags

Les résultats de cette enquête exploratoire intitulée "Transsexuel(le)s : conditions de vie, santé perçue et comportements sexuels", menée sur internet en 2007 par le CRIPS Île-de-France et Act Up-Paris, sont les premières données sur l'état de santé des personnes trans en France.

Après 25 ans d'épidémie, les résultats qu'elle fournit renseignent sur l'impact du sida dans la communautés trans dans notre pays.
Pour Act Up, "ils montrent que les institutions sanitaires, les chercheurs, les soignans et les acteurs de la prévention doivent désormais s'impliquer dans une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des trans en matière de VIH/sida, en particulier en termes d'accès au système de santé ou de prise en charge médicale adaptée".

En effet, les chiffres de l'énquête révèlent des réalités préoccupantes.
En matière de dépistage, par exemple, 21 % des personnes interrogées déclarent n'avoir jamais eu recours à un test.
Concernant les prises de risques par rapport au VIH, l'étude recense un nombre élevé de partenaires et une faible protection des relations sexuelles.
pas étonnant dans ces conditions que la prévalence du VIH dans la population trans soit élevée. 5,7 % des personnes interrogées seraient séropositives, soit une situation de crise sanitaire majeure selon les critères de l'Organisation Mondiale de la Santé si l'on rapportait ce taux à un pays.

Les autres études menées dans le monde montrent que la prévalence du VIH se situe entre 15 et 40 % dans les communautés trans. On peut expliquer le chiffre relativement bas de l'enquête française de 2007 par le mode de recrutement par Internet, dont on peut supposer qu'il n'a pas permis d'atteindre des personnes très précarisées et éloignées du système de santé.

Les discriminations dans l'accès aux soins apparaissent fortes dans l'enquête puisque 20% des participants déclarent avoir renoncé à voir un médecin par crainte d'être discriminés du fait de leur transsexualité.

"L'absence de reconnaissance juridique et sociale, la mainmise de la psychiatrie, les violences exercées contre les trans (y compris par les forces de l'ordre) et la discrimination marginalisent les trans et sont les complices de l'épidémie", estime Act Up.
"En France, les trans réclament en vain, pour les personnes non opérées, un changement du numéro de sécurité de sociale à leur demande, ce qui faciliterait les rapport avec l'administration et le système de soins", ajoute l'association qui soutient les principales revendications des mouvements trans tels le retrait du transsexualisme de la liste des maladies mentales, le droit au changement d'état civil sans opération chirurgicale ou une politique de lutte contre les discriminations fondées sur l'identité de genre.

Mis en ligne le 02/07/08

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.