Les Panthères roses ont organisé samedi une action "pour l'égalité des droits", une semaine avant la Marche des Fiertés LGBT de Paris.

Devant le siège de l'UMP, rue de la Boétie, quelques manifestants, ornés de de seins en carton rose ou de pénis bleus censés bien marquer la différenciation sexuelle chère à la droite, ont dénoncé de façon ironique "l'homophobie du parti présidentiel" en lançant une ode à l'hétérosexualité.

Par cette action symbolique, les Panthères roses entendaient marquer leur opposition à la politique menée par Nicolas Sarkozy et sa majorité.

Si la marche des fiertés de samedi prochain n'est pas à proprement parler une manifestation opposée au président ni à l'UMP, il pourrait bien néanmoins se produire en son sein des mouvements comparables à celui survenu l'an dernier où le char de GayLib, le mouvement associé au parti de droite, avait été sévèrement chahuté par une centaine de militants d'Etudions Gayment, des Putes, d'Act-Up et des Panthères Roses.

Gaylib, qui avait été taxée de "caution homo" de l'UMP, redoute qu'un tel scénario ne se reproduise et a tenté d'obtenir des garanties des organisateurs de la marche contre toute forme de contestation.

Les Panthères roses ont interpellé l'Inter-LGBT sur la présence du mouvement gay UMP au sein du défilé de samedi par le biais d'une "lettre ouverte".
Ses militants disent "ne pas comprendre ce que Gaylib vient faire à la marche des fiertés LGBT dont l’objet est de revendiquer l’égalité des
droits", alors qu'elle est "affiliée à un parti ouvertement opposé à l’égalité des droits".

Act Up est sur une ligne voisine dans sa contestation de la politique de Nicolas Sarkozy face au sida, aussi bien au plan national qu'international.

De fait, la contradiction existe bien de part et d'autre entre une manifestation revendicative qui réclame notamment l'ouverture du mariage et de l'adoption aux homosexuels ou la reconnaissance de l'homoparentalité et une majorité et un gouvernement qui s'y sont opposés soit dans leur principe même, soit par leur action au cours des dernières années.
Dans la mesure où GayLib est une structure interne au parti soutenant et appliquant des positions opposées au revendications de la marche, la question de sa participation peut légitimement être posée.

On peut se demander si la clarté politique ne serait pas préférable à un semblant d'unité de façade de la communauté LGBT qui place l'Inter-LGBT dans une certaine ambiguité politique et cautionne la posture de GayLib.

L’Inter-LGBT ne pourra sans doute pas éviter que cette contradiction n'éclate, une nouvelle fois, lors de la marche du 27 juin, brouillant quelque peu la lisibilité de ses revendications et en atténuant la force.

Mis en ligne le 22/06/2009