Le 15 avril 2007, à Trans-en-Provence dans le Var, un homosexuel originaire de Martinique, Teddy, alors âgé de 22 ans, était victime de coups et blessures de la part d’un voisin dont il affirme qu’il tenait à son encontre, depuis plusieurs mois, des propos racistes et homophobes.

Le 29 août 2007, le tribunal correctionnel de Draguignan condamnait Teddy et son agresseur aux torts partagés sans reconnaître le caractère raciste et homophobe de l’agression.

Le 24 février 2009, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé ce jugement dans des conditions surprenantes : selon un bénévole de l’association FrontRunners de Marseille, qui accompagnait Teddy, le président a d’emblée adopté un ton condescendant à son égard avant d’ignorer les témoignages qui lui étaient favorables ou les incohérences des témoignages favorables à son agresseur.
Il lui a notamment reproché d’avoir riposté aux coups et a de nouveau ignoré le caractère raciste et homophobe de l’agression.

Epuisé par deux ans de procédure judiciaire et ecoeuré par le verdict, Teddy n’a pas souhaité se pourvoir en cassation. S’estimant coupable d’avoir été agressé et de s’être défendu, il se retrouve condamné à verser 800 euros d’amende délictuelle et 120 euros de droit fixe de procédure à l’État français.

"La justice française peut fermer les yeux sur les actes homophobes, surtout quand ces actes visent des personnes de couleur, estime-t-il. En cas d’insultes homophobes répétées, il faut porter plainte à chaque fois, il ne faut pas attendre l’agression qui viendra, sinon on vous accuse d'être un menteur".


Source : association Tjenbé Rèd
Mis en ligne le 13/07/2009