malgré la législation, augmentation des agressions en 2009 - Rapport annuel SOS Homophobie

Rapport annuel SOS Homophobie

Malgré la législation, augmentation des agressions en 2009

Malgré une législation qui réprime fermement les actes homophobes, le nombre de témoignages sur des agressions physiques à l'encontre des homosexuels a progressé en 2009, passant à 88 contre 61 en 2008, selon le rapport annuel de l'association SOS Homophobie rendu public mardi.

E-llico.com / Actus

malgré la législation, augmentation des agressions en 2009
Rapport annuel SOS Homophobie

Mis en ligne le 18/05/2010

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L'"agressivité" des jeunes est en hausse et internet sert de "défouloir" aux homophobes, selon ce document.

"Il n'existe ni au ministère de l'Intérieur, ni au ministère de la Justice, de statistiques sur les agressions homophobes, nous éditons le seul document sur ce sujet en nous appuyant sur les témoignages (1.200 par an) que nous avons reçus sur notre ligne d'écoute, mais nous savons qu'il y a beaucoup plus d'agressions homophobes en France", remarque le nouveau président de SOS Homophobie, Bartholomé Girard.


Dans ce document de 175 pages, rendu public à quelques jours de la Journée mondiale contre l'homophobie célébrée le 17 mai, SOS Homophobie révèle que ces agressions concernent à 76% des hommes (22% pour les femmes et 2% pour les transsexuels).

Ces agressions physiques se produisent à 47% dans les lieux publics, les agresseurs, qui jugent l'homophobie légitime, la revendiquant haut et fort en cherchant l'approbation des passants.

Les agressions physiques sont plus nombreuses en province (60%) qu'en Ile-de-France et le nombre des jeunes victimes (18 à 24 ans) a fortement augmenté avec 22 cas en 2009 contre 6 en 2008.

"Il y a une plus grande agressivité chez les jeunes contre les homosexuels, c'est une régression", estime le vice-président de SOS Homophobie, Michel Duvail. "Pour beaucoup de gens, pour construire un garçon, il faut qu'il soit viril et le pilier central de cette virilité est l'homophobie", ajoute-t-il.

Malgré l'entrée en vigueur de mesures de lutte contre l'homophobie à l'école il y a un an (création d'un numéro azur, diffusion de brochures et affichage), cette attitude recule peu, "mais on peut espérer une amélioration à terme", indique le rapport, notant cependant que ces mesures resteront "inefficaces" si elles ne sont pas "relayées par les profs et les responsables d'éducation".

Pour le président de SOS Homophobie, "les manifestations publiques de haine des homosexuels sont devenues politiquement incorrectes, mais, par ricochets, c'est internet, parce qu'il permet l'anonymat, qui devient le défouloir des homophobes".

"De façon inquiétante, l'amalgame entre homosexualité et pédophilie revient régulièrement", écrit le rapport mentionnant notamment des sites d'inspiration religieuse. Des témoignages mentionnent aussi les sites de jeux vidéo en ligne sur internet, comme "le jeu Escopeta où il s'agit de tuer un maximum de gays sous peine d'être violé par l'un d'entre eux".

Enfin, devant la profusion de propos homophobes sur Facebook, une plainte a été déposée en novembre 2009 "pour incitation à la haine contre les homosexuels".

Mis en ligne le 11/05/2010

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