Pour le procureur, les propos de Christian Vanneste tombent sous le coup de la loi -

Pour le procureur, les propos de Christian Vanneste tombent sous le coup de la loi

Le procureur de la République a requis l'application de la loi à l'encontre de Christian Vanneste, jugé hier à Lille pour "injure" envers les homosexuels. Le député UMP du Nord qui a assumé ses propos considérant l'homosexualité comme "une menace pour l'humanité" encourt six mois d'emprisonnement et 22.500 euros d'amende.

E-llico.com / Actus

Pour le procureur, les propos de Christian Vanneste tombent sous le coup de la loi

Mis en ligne le 16/12/2005

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Le procureur Laurent de Caigny a requis l’application de la loi sanctionnant les propos homophobes à l’encontre de Christian Vanneste devant le tribunal correctionnel de Lille où celui-ci comparaissait hier. "Il résulte de l'évidence que les propos de Christian Vanneste tombent sous le coup de la loi", a déclaré le procureur.

"Le parquet n'offrira pas le spectacle affligeant de démontrer en quoi la hiérarchisation des pratiques sexuelles est une offense". Le procureur a rappelé la genèse de la loi du 30 décembre 2004, qui réprime de la même manière discriminations raciales, xénophobes ou sexistes, estimant que "ça n'était pas une loi de circonstance".

Christian Vanneste encourt donc six mois d'emprisonnement et 22.500 euros d'amende pour avoir notamment déclaré que l'homosexualité était "inférieure à l'hétérosexualité. Les associations plaignantes réclament 7.500 euros de dommages-intérêts chacune.

SOS Homophobie, le Syndicat national des entreprises gaies et Act Up Paris étaient donc bien fondés à engager des poursuites contre Christian Vanneste après des propos homophobes u'il avait tenus dans deux journaux régionaux.

Christian Vanneste s'est défendu d'être homophobe, tout en insistant sur "l'infériorité" de l'homosexualité par rapport à l'hétérosexualité. Le député UMP du Nord a assumé ses propos considérant l'homosexualité comme "une menace pour l'humanité".

"Je n'ai jamais parlé d'infériorité des homosexuels, je n'ai parlé que d'infériorité morale et sociale du comportement homosexuel par rapport au comportement hétérosexuel, qui conduit au mariage et à la procréation", a-t-il déclaré à l'audience. Toute la défense du député se base sur une distinction qu'il a résumée ainsi: "je n'incrimine pas les personnes, je conteste le comportement". "Je suis le premier à dire qu'il faut protéger les homosexuels contre les discriminations. Mais comme toutes les personnes!", a-t-il affirmé.
"J'ai aussi le droit d'avoir une opinion sur ce débat philosophique (...) L'homosexualité n'est pas innée, mais acquise, souvent à l'époque de l'adolescence", a poursuivi le député Vanneste, estimant que "si l'homosexualité est acquise elle peut aussi être rééduquée".

Cité comme témoin par les parties civiles, le conseiller régional UMP d'Ile-de-France Jean-Luc Romero a affirmé au contraire qu'"il ne doit pas y avoir de hiérarchie entre les discriminations". "J'estime que ces propos sont contraires évidemment à la loi et que la majorité des élus de mon parti ne les partagent pas", a-t-il déclaré, ajoutant qu'en tant qu'homosexuel il en avait "été évidemment très blessé".

Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 24 janvier.

Si vous souhaitez voir les photos de la manifestation devant le palais de justice de Lille, cliquez ici.

Mis en ligne le 14/12/05

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