Agression lesbophobe de Julie à Montpellier
La défense indignée par la relaxe du suspect
L'agression lesbophobe de Julie à Montpellier s'est conclue par la relaxe de son agresseur. "Une succession de négligences aboutit à un déni de justice", s'indigne la défense de celle-ci.E-llico.com / Actus
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Agression lesbophobe de Julie à Montpellier
Mis en ligne le 14/05/2008
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Vendredi 18 avril, le tribunal correctionnel de Montpellier jugeait l’agression lesbophobe subie par Julie, une jeune montpelliéraine.
Il avait fallu que l'affaire, survenue le mercredi 1er avril dernier, soit médiatisée, pour que la police et la justice interpellent enfin l'agresseur.
Alors que le dossier n'avait pas avancé pendant deux semaines, le mis en cause a enfin été placé en garde à vue, puis déféré en comparution immédiate en l'espace de 24 heures devant le tribunal de Montpellier.
"Le suspect mis en cause a ainsi eu 15 jours pour se fabriquer un alibi douteux, dont la véracité n’a convaincu personne, sinon le tribunal correctionnel", s'indigne l'entourage de la victime".
L'agresseur présumé a, en effet, prétendu avoir passé la soirée de l'agression chez un ami à regarder un match de foot à la télévision. "Comment le mis en cause a-t-il pu regarder un match de football sur une chaîne cryptée chez cet ami alors que celui-ci n’a pas de décodeur ? Comment un amateur de football comme lui a-t-il pu regarder un match dont il ne se souvient ni du nom des équipes, ni du score?", s'étonne la défense de Julie.
"Le magistrat représentant le Ministère public lors de l’audience était celui-là même qui était de permanence au lendemain des faits et dont le manque de diligence avait été médiatiquement déploré par l’avocat de la victime", souligne le Collectif Contre l'Homophobie qui a assisté Julie dans cette affaire.
Le Ministère public a conclu son réquisitoire en s’en remettant au tribunal correctionnel, choisissant une stratégie de la défausse qui allait s’avérer lourde de conséquences.
"La relaxe du mis en cause est un déni de justice dont la responsabilité incombe pour une part importante à la légèreté avec laquelle la police et la justice ont traité cette plainte et mené l’enquête, estime Hussein Bourgi, président du Collectif. En effet dans l’heure suivant son agression, la victime indiquait l’identité et l’adresse de son agresseur aux services de l’ordre qui s’étaient rendus à son chevet aux urgences du CHU de Montpellier. Il était facile de l'appréhender et de l'interroger aussitôt, mais il a fallu 15 jours d’attente et la médiatisation de cette inertie pour que les uns et les autres se décident enfin à faire leur travail".
Le Collectif parle d’ "erreur judiciaire" et appelle le Parquet Général à interjeter appel du jugement.
Mis en ligne le 21/04/2008
> Droit de réponse : Me Mendel, avocat du jeune homme relaxé dans l'affaire Julie
Notre rédaction a reçu un droit de réponse de Me Mendel, avocat du jeune homme relaxé dans l'affaire Julie à Montpellier. Comme le prévoit la réglementation, nous le portons à la connaissance de nos lecteurs.
" Je suis le conseil du jeune homme relaxé dans l'affaire Julie à Montpllier. Dans votre rubrique "actus", vous mettez en ligne en date du 21 avril 2008 un article intitulé "Agression lesbophobe de julie: la défense indignée par la relaxe du suspect".
Cet article parle à plusieurs reprises d'agresseur présumé, alors qu'il intervient après la relaxe de mon client. Celui-ci est présumé innocent (article XII de la DDHC et préliminaire du Code de procédure pénale).
A défaut de la publication sous brefs délais d'un droit de réponse rappelant le principe de la présomption d'innocence, et soulignant que n'en déplaise à certains de nombreux éléments à décharge ont été présentés lors du procès, je serai contraint, sur la base de l'article 9-1 du Code civil d'agir aux fins de réparation du préjudice du prévenu relaxé.
Je rappelle pour mémoire, que ce n'est pas la défense qui est indignée, mais la partie civile. La défense dans ce dossier comme dans tout dossier, est le terme qui désigne le prévenu et son conseil. En l'occurrence, loin d'être indignée, la défense se félicite que le Tribunal ait su juger ce dossier comme tout dossier et faire respecter la présomption d'innnocence comme principe fondateur du procès pénal ".
Maître David MENDEL, avocat au Barreau de Montpellier
Une erreur manifeste est intervenue quant aux termes - inversés - utilisés dans l'article en question. Il fallait, bien évidemment lire "la défense" pour "la partie civile" et inversement.
De la même manière, compte tenu du jugement rendu, la personne jugée ne peut être qualifiée d' "agresseur présumé" en vertu du principe de la présomption d'innocence.
La Rédaction
Mis en ligne le 14/05/2008