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L'identité sexuelle de Caster Semenya en débat (+ vidéo)

L'identité sexuelle de la Sud-Africaine Caster Semenya, devenue une héroïne nationale dans son pays après son sacre sur 800 m mercredi aux Mondiaux de Berlin, mais suspectée d'être un hermaphrodite suscite le débat après l'ouverture d'une enquête de la Fédération internationale d'athlétisme.

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Mis en ligne le 27/08/2009

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Avant même son sacre, l'IAAF avait demandé à la Fédération sud-africaine de lui fournir des informations permettant d'établir le sexe de Semenya, 18 ans, inconnue il y a encore quelques mois et dont la morphologie et l'apparence ont suscité des interrogations sur son genre.

Selon Nick Davies, porte-parole de l'IAAF, la constitution de ce dossier qui comprend l'expertise d'experts, de psychologues et gynécologues, devrait prendre plusieurs semaines.

Cependant, même si elle s'avérait être un homme, Semenya, qui a pulvérisé son record personnel en 1 min 55 sec 45 (meilleure performance mondiale 2009), ne serait pas automatiquement déchue de son titre, a précisé jeudi Nick Davies.
"Légalement, si on découvre que vous êtes d'un sexe différent que celui déclaré, ce n'est pas tricher", a ajouté le porte-parole.


Ces propos viennent tempérer les affirmations du secrétaire général de l'IAAF Pierre Weiss qui, mercredi, envisageait de déchoir Semenya de son titre si les enquêtes conduites en Afrique du Sud et à Berlin devaient prouver sa masculinité.
"C'est clair, si à la fin de ces enquêtes, il apparaît que ce n'est pas une femme, nous la retirons de la liste des vainqueurs", affirmait Pierre Weiss.

Devenue depuis son sacre une héroïne nationale, Semenya a reçu le soutien de sa famille et de ses proches en Afrique du Sud.

Encore totalement inconnue voici quelques semaines, la jeune femme vient d'un village reculé, où elle a vécu avec sa grand-mère, sans électricité ni eau courante, pendant ses années de lycée.

Son entraîneur Michael Seme repousse lui aussi les spéculations sur le sexe de sa protégée, reconnaissant que Caster devait souvent répondre aux questions des autres jeunes, qui lui demandaient si elle est un garçon.
Selon lui, elle a même été "cruellement humiliée" cette saison, lorsque certaines personnes ont voulu lui interdire l'accès aux toilettes des dames. "Vous voulez que je baisse mon pantalon pour que vous puissiez voir", leur a-t-elle répondu, en contenant sa colère.

La polémique naissante a également pris un tour politique avec le soutien apporté à la championne par le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud.
Par la voix de son porte-parole Brian Sokutu, l'ANC demande dans un communiqué aux Sud-Africains de "faire bloc derrière notre fille en or, et de balayer les questions négatives et injustifiées au sujet de son sexe".
"Caster n'est pas la seule athlète féminine avec une morphologie masculine, et la Fédération internationale devrait le savoir", ajoute Brian Sokutu.

Face aux spéculations et à ces questions sans réponses, seule la principale intéressée ne s'est pas exprimée. Après son titre, l'IAAF, en accord avec la Fédération sud-africaine, a décidé que Semenya ne pouvait pas participer à la conférence de presse suivant traditionnellement une course. Officiellement, le but est de la protéger des questions des journalistes.

D'autres athlètes ont en revanche pris sa défense. "Ce sont des spéculations. Elle s'est beaucoup entraînée, a fait un grosse course et maintenant tout le monde lui dit que c'est un homme. Il faut plus de respect", a ainsi estimé l'Italien Alex Schwazer, champion olympique du 50 km marche.

> Voir la course victorieuse de Caster Semenya au 800m femme :


> Semenya a envisagé de refuser sa médaille

On a appris vendredi matin que Caster Semenya a failli ne pas aller chercher sa médaille d'or.
"Elle a dit qu'elle ne voulait pas aller sur le podium, mais je lui ai dit qu'elle le devait", a expliqué le président de la Fédération sud-africaine d'athlétisme.
"Elle m'a dit: 'Personne n'a jamais dit que je n'étais pas une fille, mais pour les gens ici (à Berlin), je ne le suis pas. Je ne suis pas un garçon. Pourquoi est-ce que vous m'avez amenée ici ? Vous auriez dû me laisser chez moi dans mon village'", a-t-il rapporté.

Mis en ligne le 21/08/2009

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