<I>Torch song trilogy</I> sur scène à Paris -

Torch song trilogy sur scène à Paris

L’événement théâtral de la rentrée, c’est sans conteste la première adaptation française du "Torch song trilogy" de Harvey Fierstein par le Quebécois Christian Bordeleau. Dans le rôle d’Arnold, l’hilarant et émouvant gay en quête de reconnaissance et de bonheur amoureux, on découvre Eric Guého, chroniqueur phare de Pink TV la saison dernière…

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Torch song trilogy sur scène à Paris

Mis en ligne le 02/09/2005

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Par Pierre Frau


C’est en 1977 que débute l’aventure "Torch song trilogy", trois pièces d’une heure et demie, crééent chacune à une saison d’intervalle, puis regroupées sous un même chapeau en 1980 off Broadway, avant de connaître un succès retentissant à Broadway à partir de 1982. Puis il y eut le film, en 1988, immortalisé par Harvey Fierstein, l’auteur de la pièce, qui reprenait, là, avec sa voix inimitable le rôle qu’il avait joué sur scène.

En France, il aura fallu attendre plus de vingt ans pour qu’un directeur de théâtre parisien daigne accueillir ce spectacle culte. Et Christian Bordeleau, l’adaptateur et metteur en scène de la version française, de nous en avouer les raisons – les mêmes qu’ont évoquées Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé pour leur transposition de "Love ! Valour ! Compassion !" il y a quelques mois – : la crainte non-feinte des directeurs de théâtres d’être estampillés de l’étiquette gay ! A se demander si l’acceptation des homos au sein de notre société n’est pas plus fragile qu’elle veut bien le paraître...

Aussi, ce texte que l’on pourrait penser daté, se révèle on ne peut plus d’actualité, tant les questionnements du personnage central, Arnold, vis à vis de sa sexualité, n’ont – malheureusement – pris aucune ride en trente ans. Pour cette adaptation française – la version américaine s’étalant sur près de cinq heures –, Christian Bordeleau a choisi de recentrer l’action sur la relation amoureuse Arnold/Ed.

Le premier acte retrace cette rencontre impossible entre Arnold (Eric Guého), jeune gay assumé au physique disons… ingrat qui ne l’aide pas à avoir confiance en lui, travesti la nuit dans un cabaret, et Ed (Frédéric Chevaux), bisexuel indécis. Nous retrouvons cette relation avortée au deuxième acte : tandis qu’Arnold a trouvé l’amour avec un garçon de dix ans son cadet, Alan (Firmin David), Ed tente de sauver du naufrage sa relation avec Laurel (Brigitte Guedj), une jeune femme blessée et compréhensive. Le troisième acte est l’ultime tentative d’Arnold pour donner un sens à sa vie après la mort accidentelle d’Alan : il vient d’adopter un orphelin gay de 16 ans, David (Thomas Maurion). De son côté, Ed est enfin prêt à assumer son homosexualité aux côtés d’Arnold.

Ce dernier acte est aussi le face à face déchirant entre Arnold et sa mère (Rosine Cadoret), un des plus forts moments d’une pièce toujours entre rires et larmes, ironie et réalisme. Autant de drames privés, sentimentaux, familiaux et universels, servis par une mise en scène sobre et intimiste, qui devrait largement satisfaire les inconditionnels du film.

Vingtième Théâtre, 7 rue des Plâtrières, 75020 Paris. Rens : 01 43 66 01 13. Du 07 septembre au 30 octobre, à 21 h 30.

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