Philippe Bossé, les premières Universités SM -

Philippe Bossé, les premières Universités SM

Parisien d’adoption, Philippe Bossé a découvert le SM à Paris. Une passion telle qu’il a même été "président du vice" (en réalité plus prosaïquement vice-président) de l’ASMF. C’est lui qui porte les premières Universités SM de Paris, projet qu’il a proposé pour fêter les 30 ans de l’association.

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Philippe Bossé, les premières Universités SM

Mis en ligne le 24/10/2005

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(Photo : Philippe Bossé)

Par Jean-François Laforgerie


Choisir un cadeau pour un anniversaire n’est jamais facile. D’autant que celui de l’ASMF, c’est tout de même pour célébrer 30 ans de bons et loyaux sévices. Comment faire plaisir aux adhérents et aux sympathisants… Un show ? "Difficile, les mecs sont trop blasés et depuis le happening piercing en live que j’avais organisé pour le vingtième anniversaire de l’association, ils ont déjà tout vu". Alors le souvenir est revenu et le déclic s’est produit, rapide comme un coup de fouet. Et si Paris organisait ses premières Universités SM ? La proposition retient toute l’attention. Le cadeau est tout trouvé et il plaît.

"Il y a dix ans, j’avais participé à des Universités SM à Londres. Les amphis étaient blindés de lesbiennes gothiques comme de gays SM. C’était étonnant. Ce qu’on veut faire avec ce projet parisien, c’est informer, donner des conseils. Chaque participant pourra passer dans trois ateliers différents comme le fist, l’électricité, les premiers secours, l’utilisation des sondes urétrales présentée par un pote chirurgien… s’informer, poser des questions, débattre avec des experts. Bref, il s’agir permettre aux gays qui veulent pratiquer le SM d’éviter de faire trop de conneries".

Des conneries, Philippe Bossé admet en avoir fait parce qu’à son arrivée à Paris en 1991, il a voulu sortir, faire des rencontres. Histoire de rattraper le temps perdu à Rennes, "une ville où il ne se passait pas grand chose à l’époque". "A 20 ans, je savais déjà ce que je voulais. Je n’ai jamais tourné autour du pot. A Paris, je suis tout de suite sorti au Transfert et au Keller. Je n’ai pas toujours trouvé les bons mecs. Je dois même dire que j’ai ramé au début. Et lorsque j’appris que j’étais plombé… J’ai réfléchi au fait de ne pas avoir eu la maîtrise nécessaire pour éviter cela. Aujourd’hui, j’ai un véritable instinct de survie. Je ne veux plus de plans avec des mecs pas sûrs de leurs gestes, pas au point. Je suis capable de griller un mec qui ne respecte pas l’intégrité physique et morale de son partenaire".

Philippe Bossé en a connu, des expériences. Il en a même de l’expérience et se range volontiers, malgré ses 38 ans, dans la "catégorie des dinosaures au total look cuir". Enseignant, il se conçoit aussi comme un passeur d’infos, de conseils. "Parfois, je suis en contact sur le net avec des mecs dont les questions font preuve d’un manque de connaissance incroyable sur le SM. C’est aussi pour essayer de résoudre en partie ce problème d’infos que j’ai pensé à ces Universités. Aujourd’hui, il y a peu de moyens de s’informer sur le SM, les pratiques, les techniques. Il est bon d’avoir les tuyaux, les conseils de ceux qui sont déjà passés par là. Evidemment, il y a toujours une part d’incertitude dans les rencontres. Ce sont les risques du métier en quelque sorte. Mais si on possède quelques trucs pour éviter les plans à problèmes et les mecs barges, c’est pas plus mal".

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