Ségolène et les marcheurs -

Ségolène et les marcheurs

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Ségolène et les marcheurs

Mis en ligne le 27/06/2006

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Absente de la Marche, ce qui n’a surpris personne, Ségolène Royal, dont les nouvelles positions sur les revendications LGBT ont été largement commentées, n’a pas laissé les marcheurs indifférents… mais un peu dubitatifs.

Christian, 40 ans, est satisfait : "Oui, elle est aujourd’hui visiblement pour, même si elle fut longtemps contre". Il est bien le seul, rencontré, à être aussi enthousiaste. Les autres sont beaucoup plus cyniques, tel Yves, 44 ans, pour qui Ségolène "n’a pas le choix car la seule manière de prouver qu’on est un candidat de gauche aujourd’hui, c’est de soutenir les droits des gays." Pour Vincent et Christophe, Ségolène Royal va simplement "faire comme tout le monde [au PS, ndlr] pour prendre les voix là où elles sont." Sans doute la faute à un changement de cap si soudain que certains dans la marche ignoraient tout de cette récente bienveillance. Pari perdu pour Ségolène dans son entreprise de capter nos voies lors des présidentielles ? Pas sûr. Si elle est souvent jugée "opportuniste", tout le monde s’accorde néanmoins à penser qu’elle respectera les engagements du PS une fois au pouvoir. Avec des nuances. Tel Yves, toujours ironique, qui déclare "lui faire assez confiance… pour que ce ne soit pas très rapide !" tandis qu’Arnaud, 28 ans, la croit "suffisamment transparente" pour passer aux actes. Wait and see.

Quant à l’absence à la marche de la dame, elle n’a suscité ni étonnement, ni colère, même si des rumeurs de débarquement de dernière minute ont parcouru les rangs des manifestants. "Si, si, je t’assure qu’elle était là, il suffisait de voir le nombre de photographes attroupés autour" jure Didier. Hallucination inspirée par le désir de la voir ? Il y a peu de chances. Si Finnbar, 47 ans, pense comme beaucoup qu’il s’agit "d’un manque de courage politique", la posture dominante reste une fois de plus le cynisme parfois teinté de misogynie. Sur tous les modes. Du calembour : "Elle devait avoir des biberons à faire "… A l’analyse politique : "Elle n’est pas venue par calcul, montrant qu’elle ne coure pas après la modernité". Les marcheurs ne sont guère déçus par la "candidate à la candidature" puisqu’ils n’en attendent qu’un service minimum. La meilleure illustration en étant sans doute la mine surprise et dubitative de ces gays devant de nos questions sur celle qui, pourtant, reste à ce jour en tête de tous les sondages.

David Bédart

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