Chronologie d'une affaire -

Chronologie d'une affaire

Le 12 décembre 2002, "Libération" publie un portrait de Christian Jacob, alors ministre de la Famille du gouvernement Raffarin. On peut y lire que pour lui "la nouvelle famille, c'est pas d'être né d'une partouze".

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Chronologie d'une affaire

Mis en ligne le 11/07/2005

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Une semaine plus tard, un communiqué estampillé du ministère de la Famille précise que "cette phrase n'est pas de lui et a été sortie de son contexte". Le communiqué ajoute que "Le ministre consacre beaucoup de temps à l'étude des médias et de la télévision dont il connaît peu les rouages et a noté cette phrase au cours d'une réunion d'étude sur l'émission "C'est mon choix", programme parmi les favoris du ministre" !

L'information est immédiatement reprise par la journaliste Judith Silberfeld sur le site Internet de "Têtu", mais quelques heures plus tard, le ministère de la Famille contacte la journaliste : le communiqué est un faux, elle a été victime d'un canular. Judith Silberfeld retire donc l'information et publie le lendemain un rectificatif. Malgré cela, près d'un an plus tard, le 8 janvier 2004, elle est mise en examen pour "injure publiques envers un membre du gouvernement". Puis c'est au tour de Thomas Doustaly, le directeur de la rédaction "Têtu".

Des perquisitions ont lieu au siège du magazine. Des ordinateurs sont emportés. L'affaire retombe ensuite jusqu'à ces dernières semaines. Les éditions La Découverte qui ont publié le livre des Yes Men reçoivent le 4 avril dernier un procès-verbal de police leur demandant de fournir des informations sur ce livre et leurs auteurs - identité et coordonnées bancaires des Yes Men, montant des à-valoir, etc. Le 14, les Yes Men annoncent qu'ils ont joué le rôle du facteur dans l'affaire du faux communiqué. Au cabinet d'Emmanuel Pierrat, qui assure la défense de Judith Silberfeld, on estime que "l'instruction de l'affaire va être longue : ils n'ont rien contre "Têtu", la bonne foi peut être avancée. En revanche, s'ils retrouvent l'auteur, ce sera plus grave". Mais qui est l'auteur ?

> Le communiqué en question

Voici quelques extraits du faux communiqué de presse ministériel diffusé en décembre 2002 et attribué à Christian Jacob, ministre délégué à la Famille.

"Le ministre [Christian Jacob] précise qu'il n'a rien contre les homosexuels, qu'il en fréquente beaucoup à Provins, ville dont il a été maire. Christian Jacob se sent "proche de cette population bigarrée". Plusieurs membres de sont cabinets ou adjoints sont homosexuels. Sa déclaration contre l'adoption par les homosexuels est d'ordre privé et non politique. Contrairement aux écrits du quotidien "Libération", monsieur Christian Jacob n'est pas proche spécialement de madame Christine Boutin mais plutôt pour "un rassemblement de toutes les droites contre l'alliance socialo-communiste qui a dévasté le pays (…) La position du ministre sur le PaCS est plus complexe que le laisse sous-entendre l'article du quotidien "Libération". Son passé d'agriculteur lui a démontré que "dans la nature chaque créature créée par Dieu a vocation à s'accoupler". Le ministre n'a rien contre le PaCS en tant qu'objet moral, pense que "cela peut aider les homosexuels et les marginaux" même si le texte adopté en tant que tel demeure une erreur politique".

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