POLITIQUE - BEST OF 2006

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POLITIQUE
BEST OF 2006

Mis en ligne le 10/01/2007

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> Le mariage gay, enjeu électoral

Dans la perspective des élections présidentielles et législatives de 2007, tous les partis politiques et leurs leaders prennent position sur les droits des gays. Améliorations du PaCS pour l’UDF (VERIF), nouveau contrat d’union civile pour l’UMP (VERIF), mariage et adoption pour le PS et l’ensemble de la gauche, les solutions avancées sont variées. Mais ces évolutions annoncées se heurtent à des réticences fortes, notamment à droite de l’échiquier politique. Alors que Jean-Marie Le Pen se fait patelin (ce qui n’empêche pas le FN de vouloir abolir le PaCS : VERIF) et que Philippe de Villiers dénonce les statuts des couples homos dans sa déclaration de candidature présidentielle, c’est du côté de l’UMP que la fronde gronde le plus fort. Alors que quelques personnalités isolées du parti majoritaire comme les ministres Jean-Louis Borloo et Jean-François Lamour se prononcent en faveur de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et que Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur-candidat, invente un statut particulier pour les couples homos avec un fumeux contrat d’union civile (ce qui ne l’empêche pas de faire de Christine Boutin son conseiller politique), près de 300 députés et sénateurs UMP (dont Boutin ou Christian Vanneste) se réunissent dans une Entente Parlementaire dont le seul but est de contrer toute évolution en ce sens. Leur leader, le député Jean-Marc Nesme, laisse même planer la menace d’une suppression du PaCS si la droite l’emporte lors des scrutins à venir. Au Parti Socialiste, les choses sont plus simples : le programme du parti ayant validé la reconnaissance du mariage et de l’adoption pour les gays et les députés PS ayant déposé deux propositions de loi en ce sens, les divers présidentiables s’y sont ralliés. Y compris ceux qui y étaient les plus réticents comme Lionel Jospin ou Ségolène Royal. Devenue la candidate du PS à la présidentielle, cette dernière a à plusieurs reprises confirmé cet engagement.

> Polémiques parisiennes



Régulièrement pris pour cible par des essayistes plus ou moins talentueux (Sophie Coignard, François Devoucoux du Buysson) en raison des subventions accordées par la Ville de Paris à des associations LGBT, Bertrand Delanoë aura pour adversaire lors des municipales de 2008 une élue dont c’est aussi un des arguments. Françoise de Panafieu, députée-maire UMP du XVIIè arrondissement, malgré quelques inflexions à son discours (elle n’est plus hostile à la Marche des Fiertés), est en effet résolument contre ce qu’elle juge comme le favoritisme communautariste du maire gay de Paris. Ce n’est pas la seule polémique à laquelle doit faire face Bertrand Delanoë : sa décision de rebaptiser le parvis de Notre-Dame de Paris du nom de l’ancien pape Jean-Paul II, connu pour son refus du préservatif et sa condamnation des unions homosexuelles, provoque en effet l’hostilité de plusieurs associations LGBT et de lutte contre le sida.

> Menaces d’expulsions



Robson, Taoufik, Anwar, Ibrahim… : à plusieurs reprises, les menaces d’expulsion contre des gays Brésiliens, Marocains, Pakistanais, Tchadiens, etc., ont surgi dans l’actualité, victimes de ce qu’on appelle la circulaire Sarkozy. Et ce bien que plusieurs d’entre eux soient pacsés avec des Français ou demandeurs d’asile en raison des risques encourus dans leurs pays d’origine par les homosexuels. Heureusement, les mobilisations d’associations gay mais aussi de personnalités comme Jack Lang ou Josiane Balasko ont conduit le ministère de l’Intérieur à revenir sur plusieurs de ces mesures : expulsés dans un premier temps, Robson et Taoufik ont pu rejoindre leurs compagnons et être régularisés, tandis qu’Anwar, un militant gay pakistanais, a obtenu le droit d’asile après près de deux ans de combat juridique. Le dernier cas en date, celui de Karim, un jeune Algérien réfugié chez un oncle près de Bordeaux et menacé de reconduite à la frontière, a lui aussi été résolu, Nicolas Sarkozy ayant finalement cédé face à la mobilisation et au soutien de l’opinion publique.

> Focus : Christian Vanneste, condamné et récidiviste



En devenant, le 24 janvier 2006, le premier élu condamné pour propos homophobes, le député UMP Christian Vanneste a acquis une notoriété inattendue. D’autant que l’élu, mollement critiqué par son parti, a à plusieurs reprises (et jusqu’à son procès en appel en décembre) répété ses propos sur l’infériorité de l’homosexualité et sur le risque qu’elle fait courir à l’humanité.

> Politique/En bref

Alors que le PS s’est prononcé en faveur de l’égalité des droits pour les homos, les déclarations clairement homophobes de plusieurs de ses élus en Martinique font désordre même si ces dérapages sont condamnés par les instances du parti.

Malgré les promesses de François Bayrou et Nicolas Sarkozy, l’UDF et l’UMP ont refusé lors des débats parlementaires tout alignement du régime fiscal des successions des couples pacsés sur celui des couples mariés. La majorité a de même limité au maximum toutes les évolutions du PaCS.

Au fil de l’année, les sondages sont tous allés dans le même sens : acceptation des Français du droit au mariage pour les couples homos, mais réticence toujours forte vis-à-vis du droit à la parentalité.

Jean-Luc Romero, Jack Lang mais aussi plusieurs associations homos ont réclamé en vain la levée de l’interdiction de don du sang pour les gays.

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