L'égalité toujours  -

L'égalité toujours

La Marche des Fiertés du 30 juin ne devrait pas être le lot de consolation d’une gauche étrillée à la présidentielle comme aux législatives, ni une manif antigouvernementale : les organisateurs ne le souhaitent pas qui entendent faire de cet événement un "puissant levier" pour obtenir des avancées en faveur des droits des personnes LGBT. C’est à dire convaincre l’actuelle majorité. Les personnes LGBT pourront aussi compter sur quelques élus exemplaires comme la députée Verts Martine Billard, candidate à Paris, qui répond aux questions d’"Illico" et revient sur la honteuse réhabilition de Christian Vanneste, il y a peu à Matignon.

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L'égalité toujours

Mis en ligne le 19/06/2007

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Par Jean-François Laforgerie



"Egalité : ne transigeons pas". Le mot d’ordre de la Marche des Fiertés est clair et franc comme un coup de semonce. Pas question de petits accommodements avec le principe de base qui sous-tend les revendications LGBT depuis des années : l’égalité pleine et entière entre homos et hétéros. Ce rappel à l’ordre (juste !) est d’autant plus important qu’il intervient à l’ouverture de la nouvelle législature. Comme c’est l’habitude, l’Inter-LGBT entend bien faire de cette Marche 2007 "un puissant levier pour obtenir des avancées en faveur des droits des personnes LGBT." "C’est primordial que cette Marche serve à quelque chose, explique Alain Piriou, porte-parole de l’Inter LGBT. C’est clair que nous n’organisons pas une marche de l’opposition [très probablement socialiste au vu des sondages actuels, ndlr], ni une manifestation antigouvernementale. Il faut tout de même rappeler que la défaite à la présidentielle est celle du PS et des autres partis de gauche et pas celle du mouvement LGBT. Il faut comprendre que nous n’avons pas envie de passer notre temps à pleurer mais à convaincre. C’est une évidence que ce sera plus dur d’obtenir les avancées que nous défendons mais c’est justement l’enjeu de la marche du 30 juin."

Car le contexte de la Marche est très clair : celui de "désaccords avec le nouveau président de la République et son gouvernement." Principale pomme de discorde : le refus d’ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe et son corollaire la création d’une union civile réservée aux couples de même sexe ou non (de la présidence à l’UMP en passant par le gouvernement, personne n’est clair là dessus). Comme le rappelle l’Inter-LGBT, ce projet "a suscité la plus grande inquiétude chez les associations LGBT, qui s’y sont pour la plupart déclarées opposées.
Pour l’Inter LGBT, un des objectifs de la Marche est clairement de faire comprendre aux pouvoirs publics qu’il vaut mieux une "amélioration du PaCS plutôt que l’Union civile" et que la création d’un statut du beau-parent (ouvert aussi aux hétéros) serait un moindre mal face au refus d’ouvrir l’adoption. Selon l’Inter-LGBT, si le gouvernement s’inspire des conclusions du rapport de la Défenseure des enfants, Dominique Versini, il y a matière à discussion. En fait, cela dépendra de la volonté gouvernementale et du choix du futur secrétaire d’Etat à la Famille après les législatives de juin.

Cette volonté de discuter, d’avancer n’éloigne pas pour autant l’Inter LGBT de son objectif de parvenir à "une égalité totale, dans les plus brefs délais". D’ailleurs le mot d’ordre de la Marche 2007 est clair : "Egalité : ne transigeons pas !"

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