Les gays aiment les pouffes -

Les gays aiment les pouffes

Après des mois à avoir squatté les unes de la presse à coup de mauvais goût et de provoc, la reine des pouffes, Paris Hilton herself, s’installe sur nos petits écrans dans " The simple life ", son show ultra-camp que Pink TV diffuse depuis quelques semaines. Quoi de plus normal ? Plus elles sont pouffes plus on les aime…

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Les gays aiment les pouffes

Mis en ligne le 18/07/2005

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Par Cyril Legann

C’est le drame de la semaine : rien ne va plus entre Nicole Richie et Paris Hilton ! Le couple le plus célèbre de la Real-Tv n’est plus, et il emporte avec lui le flot des larmes désespérées de ses fans inconsolables. Une raison supplémentaire de savourer avec d’autant plus de délectation les trois saisons (soit moins d’une trentaine d’épisodes de 25 min) de ce show déjà culte diffusé sur Pink TV depuis le 30 avril. Son succès est d’abord dû au charisme des deux héroïnes, une blonde californienne richissime, incapable de faire quoi que ce soit d’autre que du shopping, et sa meilleure copine, ex-junkie délurée totalement nymphomane, soit le Yin et le Yang de ce que nous toutes rêvons d’être, secrètement ou non. Mais le phénomène d’identification qui menace la folle qui sommeille (d’un seul œil) en chacun d’entre nous n’est pas nouveau : des brushings de " Dynasty " aux bimbos siliconées d’" Alerte à Malibu ", retour sur les fausses blondes les plus célèbres de ces dernières années, qui forment l’idéal troupeau de nos pouffes chéries.

La formule de "The simple life" est la même que celle qui a déjà fait le succès d’"Absolutely fabulous" : les aventures de deux personnages féminins déjantés réunissant toutes les facettes de la queer-attitude : fashion jusqu’au bout des ongles, clubbeuses invétérées, elles ne jurent que par le " name dropping " et sont accroc aux substances illicites ainsi qu’au " cham-pagne ! darling " évidemment. Par-dessus tout elles sont feignantes et incapables de travailler. Nul doute que c’est le mode de vie que fantasme une bonne partie de la communauté gay, dont la série reprend et accentue les codes.


Si "Ab Fab" est sans conteste le premier show "queer" assumé, il n’est pas sans antécédent : déjà dans Dynasty les blondes peroxydées du feuilleton culte des 80’s animent les conversations des bars de cuirettes du monde entier. Ces histoires de mesquineries en milieu friqué fascinent par leur côté "nasty" (c’est dans le titre) et dament le pion à "Dallas" et ses texanes fanées, malgré l’inoubliable jambon sur pattes Charlene Tilton.


Si Pamela Anderson est d’abord la pin-up pour routiers "number one" des années 90, elle devient rapidement LA pouffe emblématique de cette décennie, loin devant l’improbable Anna Nicole Smith. Les rivalités des sauveteuses au décolleté débordant d’"Alerte à Malibu" passionnent les gays tout autant que les hétéros. Car qui peut décemment nier avoir un jour rêvé de courir au ralenti sur la plage, vêtu d’un maillot de bain rouge, la crinière blonde ondulant au rythme d’un pas gracile, afin de secourir un pauvre surfeur échoué, en le ranimant d’un bouche à bouche torride ?

Mais les séries télé ne sont pas l’apanage des "pouffes" célèbres : la jet-set a également son lot d’héritières fortunées et excentriques.
Paris Hilton évidemment, mais aussi sa grand-mère virtuelle, Ivana Trump : le top model et ex-épouse du milliardaire Donald Trump qui ne semble pas trop attristée par son divorce. Elle empoche le pactole et s’en va défiler dans les soirées "people" les plus privées du globe.
On peut même pousser le vice jusqu’à citer la fabuleuse Nadine de Rothschild, cette incollable des bonnes manières est l’idole des gays les plus "straight-age" qui rêvent de poser comme elle à Meugève avec une toque en poils de lapereau sur la tête pour vanter les mérites de la cuisine "maison" et des produits naturels.

Dans un genre moins "naturel", il ne faudrait pas oublier Amanda Lear, dont le talent principal est d’arriver à faire tous les plateaux de télé en n’ayant jamais rien à vendre…
On en oublie à coup sûr tant le principe de la pouffe, au-delà de l’écume médiatique qu’elle déplace par vagues entières (Loana, Elodie Gossuin, Marlène Moureau…), est finalement de ne pas laisser de traces après le ressac : la pouffe, par essence, est soluble avec le temps, ce qui la rend d’autant plus précieuse à nos yeux éblouis…

"The simple life", le samedi à 20 h 50 sur Pink TV.

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