"Son dossier a été biaisé d’entrée du fait d’erreurs de traduction de la part de l’interprète, rappelle Edouard Bera, son avocat et vice-président de l’Ardhis (1). La première décision le concernant a été clairement le fait d’un juge homophobe. La seconde a fait référence à des "explications orales qui ne prouvaient pas le bien fondé des craintes alléguées" alors qu’Anwar n’a pas été interrogé par le tribunal. Le troisième rejet a été pris en quatre jours. A chaque fois, nous avons pu apporter des éléments nouveaux et finalement un article de presse qui évoquait l’arrestation d’Anwar et même son assassinat ! Pour moi, c’est un cas exemplaire puisqu’il est homosexuel, fondateur de la première association gay pakistanaise mais le dossier s’est avéré compliqué. Aujourd’hui, il est encore possible d’obtenir le droit d’asile pour homosexualité. Depuis, le début de l’année, je l’ai obtenu pour un Russe, un Ouzbek et Anwar, mais je constate que tout est fait pour diminuer le délai de recours des requérants. Cela risque de compliquer encore la situation des demandeurs d’asile à raison de l’orientation sexuelle, plus difficile à verbaliser, plus difficile à expliquer sans gêne aux traducteurs."

Jean-François Laforgerie

(1) Association pour la reconnaissance des droits des personnes LGBT à l’immigration et au séjour.

Mis en ligne le 24/03/06