un Baromètre gay inquiétant - Sida et prises de risques

Sida et prises de risques

Un Baromètre gay inquiétant

Les prises de risques chez les gays ne diminuent pas, au contraire : c’est ce qu’indiquent les chiffres alarmants publiés hier par l’Institut de Veille Sanitaire.

E-llico.com / Actus

un Baromètre gay inquiétant
Sida et prises de risques

Mis en ligne le 26/06/2006

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Les résultats de trois enquêtes, publiées le 22 juin dans le "Bulletin
Epidémiologique Hebdomadaire", l’indiquent : il n’y a aujourd’hui pas de baisse des prises de risques chez les gays. Pour preuve, le nombre élevé de cas de syphilis recensés depuis 2002 (voir encart). Pour preuve encore, l’émergence de la LGV (1) en France entre 2004 et 2005. Pour preuve, enfin et surtout, les résultats du Baromètre gay 2005 (2) qui confirment que "le relâchement des pratiques de prévention observé pour la première fois en 2002 a continué à progresser au cours des dernières années." Selon le baromètre, en 2005, 35 % des répondants ont eu au moins une pénétration anale non protégée au cours des douze derniers mois avec des partenaires occasionnels. "La pratique de la pénétration anale non protégée avec des partenaires occasionnels est plus fréquente chez les jeunes, ceux qui n’ont pas suivi d’études supérieures, ont plus de dix partenaires, fréquentent les backrooms ou les lieux extérieurs de drague ou les sites de rencontres Internet, qui sont séropositifs ou séro-interrogatifs, ont un antécédent d’IST ou ont consommé au moins un produit psychoactif" constatent les auteurs de l’enquête.
Parmi les répondants pratiquant la fellation avec leurs partenaires
occasionnels, "57 % déclarent n’avoir jamais utilisé de préservatif et 51 % indiquent une exposition au sperme que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs partenaires." L’exposition au sperme lors de la fellation est plus fréquente parmi les répondants qui ont plus de 10 partenaires, fréquentent backrooms, lieux de drague extérieurs ou sites de rencontres sur Internet et qui ne connaissent pas leur statut sérologique. Enfin, selon le "BEH", 2 049 cas d’infection par le VIH ont été notifiés chez des gays en France depuis 2003, soit environ 28 % des séropositifs recensés. Cette proportion est passée à 31 % au premier trimestre 2005. "S’il n’est pas possible pour le moment de conclure que la détérioration durable de la prévention s’accompagne d’une augmentation de l’incidence du VIH, note Jean-Claude Desenclos de l’Institut National de Veille Sanitaire, de nouvelles infections par le VIH tout à fait évitables n’en continuent pas moins de survenir par centaines, chaque année, chez les gays. Malgré les progrès thérapeutiques, les conséquences sur la vie des personnes touchées restent démesurément lourdes",

(1) Lymphogranulomatose vénérienne rectale.

(2) Il s’agit d’une enquête (3 000 répondants) réalisée auprès des hommes fréquentant les lieux de rencontre gay franciliens.

Jean-François Laforgerie


> IST en progression

Outre la question du VIH, "BEH" publie des données alarmantes sur la
progression des IST. En matière de syphilis, on note que plus de 400 cas ont été déclarés chaque année de 2002 à 2004. Seule note positive selon l’InVS, on "observe pour la première fois depuis 2004 une baisse du nombre total de cas déclarés". Reste que 83 % des cas de syphilis concernent des gays ou des bis. Autre point noir, l’émergence de la LGV (1) dont 118 cas ont été recensés en 2005. Une IST qui touche essentiellement des "homosexuels urbains".

Mis en ligne le 23/06/06

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