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Les gays dénoncent un régime répressif

Pour la première fois, des gays ougandais ont tenu une conférence publique pour revendiquer des droits civils pour leur communauté à Kampala, jeudi 16 août.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 22/08/2007

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Cette conférence de presse, tenue depuis un hôtel de Kampala jeudi 16 août, est une action courageuse, mais aussi dangereuse comme en témoigne le fait que plusieurs intervenants LGBT sont intervenus masqués pour dissimuler leur identité de peur de représailles de la part du régime au pouvoir.

L'un des intervenants –qui s'est présenté sous le simple prénom de Douglas et qui portait un masque- a rapporté que la police ougandaise arrêtait et frappait régulièrement les homosexuels. "Le rôle de la police est de protéger tous les citoyens ougandais, sans réserve. Le comportement de la police qui frappe ou corrompt les gens est totalement illégal" a-t-il dénoncé.

Un autre intervenant, médecin, Paul Semugoma, a expliqué que les écoles de médecine ougandaises n'offraient pas de formation concernant la sexualité. Ce médecin a raconté à quel point il se sentait démuni pour informer les gays séropositifs qui se présentaient à son cabinet au sujet du sexe protégé. Aucune campagne publique d'information auprès des gays n'est menée.

L'Ouganda réprime l'homosexualité masculine par la loi, à partir d'une législation introduite par la colonisation britannique au dix-neuvième siècle, qui peut conduire les personnes arrêtées à des peines d'emprisonnement à vie.

Les gays et les lesbiennes sont sujets à des violences homophobes émanant de bandes qui sévicent particulièrement dans les zones rurales où vit la majorité de la population. Les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement la passivité –voire la complicité- des autorités qui ne mettent pas fin à ces actions hors-la-loi.

Le gouvernement interdit le mariage entre personnes de même sexe et soutient une politique d'abstinence pour lutter contre le sida qui ignore le safe sexe, le préservatif et les homosexuels.

Le groupe à l'origine de la conférence de jeudi appelle à la fin des lois cotre la sodomie, à un contrôle renforcé des actions policières et à la distribution de matériel de prévention à destination des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.
La police n'a pas souhaité faire de commentaires après cette conférence. Le gouvernement a indiqué qu'il ne comptait pas revenir sur les lois anti-sodomie et que l'homosexualité ne constituait pas une question relevant des droits de l'Homme à ses yeux.

Mis en ligne le 20/08/07

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