L'agression jeudi soir de supporteurs de l'équipe de Toulouse de football par des supporteurs du Partizan Belgrade, a fourni l'occasion au président serbe, Boris Tadic (photo), et à d'autres personnalités de mettre en garde tous ceux qui seraient tentés de recourir à la violence à l'occasion d'un rassemblement homosexuel de dimanche à Belgrade.

"L'Etat réagira conformément aux pouvoirs qui sont les siens face à tout acte de violence dans les rues de Belgrade et ne permettra pas qu'une atmosphère de chaos s'installe", a déclaré le président Tadic.

"L'Etat fera tout pour protéger les gens, quelle que soit leur nationalité, religion, orientation sexuelle ou politique. Aucun groupe ne doit avoir recours à la menace ou à la violence, ou de se faire justice lui-même ou de mettre en danger les vies de ceux qui pensent différemment ou qui sont différents", a ajouté le président serbe.

Car la nervosité monte à l'approche de la Pride de Belgrade, où des propos menaçants sont apparus sur les murs ces dernières semaines.

Plusieurs groupuscules ultra-nationalistes ont exprimé récemment leur désir d'en découdre contre les manifestants, le secrétaire général du mouvement ultra-nationaliste "Obraz" (Honneur), Mladen Obradovic, affirmant que les organisateurs de l'événement seraient les "uniques responsables" de ce qui pourrait se passer.

Le ministère serbe de l'Intérieur a annoncé jeudi que "plusieurs milliers de policiers" seraient mobilisés pour assurer la protection de la "Belgrade pride".

Le maire de Belgrade, Dragan Djilas, a été plus direct, réclamant des autorités une interdiction des "groupes et organisations prônant la violence".

De tels incidents, a-t-il ajouté, "mènent au chaos", déplorant que leurs auteurs ne soient pas arrêtés et sanctionnés.

Le ministère français des Affaires étrangères a demandé à ce que "toute la lumière" soit rapidement faite sur l'incident de jeudi soir. Le ministre serbe de l'Intérieur a assuré que l'enquête se poursuivait.

Mis en ligne le 19/09/2009