Roselyne Bachelot maintient l'interdiction pour les gays   - Don du sang

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Roselyne Bachelot maintient l'interdiction pour les gays

Après avoir promis en 2007 la levée de l'interdiction du don de sang pour les homosexuels, Roselyne Bachelot parle aujourd'hui de "risque trop élevé chez les gays" et renonce à lever cette discrimination.

E-llico.com / Actus

Roselyne Bachelot maintient l'interdiction pour les gays
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Mis en ligne le 06/07/2010

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Dans un entretien au quotidien Libération, la ministre de la Santé met en avant la "sécurité transfusionnelle" face à un "risque trop élevé chez les gays" et enterre sa promesse du 27 novembre 2007 d'ouvrir le don du sang aux homosexuels. "Il y a un risque, et ce risque est trop élevé. D'où le maintien de cette contre-indication", déclare-t-elle au journaliste Eric Favereau.

La ministre explique avoir pris l'avis des spécialistes pour envisager la levée de l'interdiction faite aux gays avant de signer un nouvel arrêté encadrant les dons du sang. Selon elle, "tous les experts" considèreraient qu'il existe une période d'environ une semaine suivant la contamination ne permettent pas de dépister la présence du virus. Un risque suffisant à ses yeux pour maintenir l'interdiction.

Pourtant, d'autres pays comme le Portugal ont récemment ouvert le don du sang aux homosexuels au nom de "l'égalité des critères pour tous" sans pour autant mettre en péril la sécurité transfusionnelle, comme le fait remarquer Act Up.

Roselyne Bachelot fait également état du taux de prévalence au VIH au sien de la communauté gay, "entre 10 et 18%", alors que ce pourcentage est de 0.2% pour les hétérosexuels pour justifier sa décision.

La France est l’un des pays occidentaux démocratiques où le don de sang reste interdit pour les homosexuels, et ce depuis une circulaire de 1983. Plusieurs personnalités et organisations ont interpellé les pouvoirs publics sur cette situation discriminatoire ces dernières années. SOS homophobie et le CGL Paris ont demandé la révision d'une situation qu'ils jugent discriminatoire.
Jean-Luc Romero, des Elus Locaux Contre le Sida a, lui aussi, à plusieurs reprises, plaidé publiquement en faveur de la levée de l'interdiction de don du sang qui touche la population gay masculine.

Act Up a réagi aux propos de Roselyne Bachelot dans Libération en estimant que "l'exclusion du don du sang est violente et discriminatoire à l'égard des homosexuels". "En interdisant le don du sang aux homosexuels, Roselyne Bachelot entretient la fiction discriminatoire, et dans ce cas d'espèce homophobe, selon laquelle il y aurait des groupes à risques; or il n'y a que des pratiques à risques", écrit Act Up dans un communiqué publié ce matin.
L'association exige par ailleurs du ministère de la Santé et de l'EFS (Etablissement Français du Sang) l'élaboration d'un questionnaire préalable au don du sang basé sur des données fiables et non discriminatoires de santé publique.

Mis en ligne le 14/01/2009

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