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La gay pride annulée sous la pression des homophobes

La Belgrade Pride prévue dimanche a finalement été annulée samedi par ses organisateurs, les autorités serbes les ayant avertis que les risques de violences de la part d'éléments "extrémistes" homophobes étaient trop élevés.

E-llico.com / Actus

la gay pride annulée sous la pression des homophobes
Belgrade

Mis en ligne le 24/09/2009

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Plusieurs mouvements ultra-nationalistes ont aussitôt exulté à cette nouvelle, se réjouissant, selon les termes de l'un d'entre eux, que "les infidèles et les satanistes ne passeront pas".

Le Premier ministre serbe, Mirko Cvetkovic, a proposé samedi aux organisateurs que le rassemblement homosexuel se tienne pour des raisons de sécurité non pas dans le coeur de la capitale, où il était prévu depuis des semaines, mais plutôt à Usce, un espace vert séparé du centre ville par le fleuve Sava, a indiqué à l'AFP une organisatrice, Dragana Vuckovic.

"C'était pour nous inacceptable. Nous avons en conséquence décidé de renoncer" à l'événement, a-t-elle ajouté. Tenir un rassemblement "dans un champ" n'a aucun sens lorsqu'il s'agit de revendiquer l'égalité en matière de droits, a-t-elle souligné.

Rien que sur le plan symbolique, un tel rassemblement de la part d'un "groupe marginalisé" doit se tenir dans le centre de la capitale, a souligné Dragana Vuckovic à la télévision B92.

Le rassemblement gay devait se tenir dimanche à partir de 11 heures devant la faculté de philosophie, en plein coeur de Belgrade.

La tension et la nervosité des autorités étaient palpables depuis plusieurs jours, surtout depuis l'agression dont a été victime jeudi soir à Belgrade un supporteur français de football, Brice Taton, grièvement blessé par des supporteurs du Partizan Belgrade.

Les autorités ont vu dans cette agression par des éléments incontrôlés un avant-goût de ce qui pouvait se passer à l'occasion de la gay pride, dont la préparation a suscité la fureur des mouvements ultra-nationalistes. Ceux ci ont multiplié récemment les propos menaçants.

Les autorités serbes, le président Boris Tadic en tête, ont lancé vendredi un avertissement aux possibles fauteurs de troubles, le ministre de l'Intérieur, Ivica Dacic, allant jusqu'à qualifier l'atmosphère à Belgrade d'"électrique". L'agression contre le supporteur français démontre ce dont sont capables les "groupes extrémistes", avait ajouté le ministre.

Le premier rassemblement public d'homosexuels serbes s'était achevé dans la violence, en 2001 à Belgrade, les forces de l'ordre n'ayant pas été en mesure de contenir des assaillants ultra-nationalistes, auxquels s'étaient joints des supporteurs de football précisément et des skinheads.

Huit ans après, alors que la Serbie compte présenter sa candidature à l'Union européenne d'ici la fin de l'année, une gay pride à Belgrade est à nouveau annulée.

Plusieurs mouvements ultra-nationalistes serbes ont exulté samedi en apprenant l'annulation du rassemblement de dimanche.

C'est "une grande victoire de la Serbie normale et des citoyens face à la force et aux menaces", a déclaré le Mouvement populaire serbe (SNP) 1389.

Comme dans un geste de défi, ce groupuscule ultra-nationaliste a même appelé à une "fête populaire serbe" ouverte "aux personnes sexuellement non-déviantes" devant la faculté de philosophie de Belgrade, à l'endroit même où devait commencer la gay pride.
Une dizaine de personnes seulement, pour la plupart des activistes de cette organisation, ont répondu à cet appel.

Un autre groupuscule ultra-nationaliste, Nasi (Les nôtres) a vu dans l'annulation du rassemblement homosexuel "le début de la fin pour tous ceux qui depuis des années couvrent la Serbie de boue et insultent l'église orthodoxe serbe et ses fidèles".

"Les dirigeants de l'UE et de l'Amérique qui soutiennent les (homosexuels) doivent savoir que tant qu'il y aura des Serbes orthodoxes, il n'y aura pas de défilé d'homosexuels en Serbie".

Selon les médias serbes, la police a procédé à l'arrestation de 30 personnes soupçonnées d'appartenir à des groupes ultra-nationalistes et d'avoir voulu porter atteinte à l'ordre public.

Mis en ligne le 21/09/2009

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