hausse des pratiques à risques et de la souffrance psychique des homosexuels - Santé gay

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Hausse des pratiques à risques et de la souffrance psychique des homosexuels

Une nouvelle étude de l'Institut de veille sanitaire (InVS) publie des indicateurs inquiétants sur la santé des gays, montrant une augmentation des comportements sexuels à risques, particulièrement chez les séropositifs, et une tendance renforcée au suicide chez les plus jeunes.

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Mis en ligne le 28/06/2007

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 Premiers résultats de l’Enquête ANRS Presse Gay 2004

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L'analyse des données montre que "la France s'inscrit dans les mêmes tendances constatées dans le monde occidental, comme aux Etats-unis, en Grande-Bretagne ou en Allemagne", selon Annie Velter, coordinatrice scientifique de l'enquête.

L'InVS, avec le soutien de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), a renouvelé fin 2004 "l'enquête presse gay" à laquelle ont participé volontairement 6.184 hommes par le biais de la presse et des sites internet identitaires, après les deux précédentes éditions de 1997 et 2000.

Parmi les sujets d'inquiétude révélé par l'étude, la poursuite des comportements sexuels à risques, dont l'augmentation avait été constatée depuis 1997.
L'utilisation, déjà marginale, du préservatif lors de la fellation ne cesse de diminuer, quel que soit le type de partenaire, et les rapports anaux non protégés avec un partenaire occasionnel sont en augmentation au fil des trois enquêtes: 19% des hommes ayant répondu au questionnaire affirmaient en avoir pratiqués en 1997, 26% en 2000 et 33% en 2004.
Ces rapports sont "pour 60% pratiqués avec des partenaires" dont le répondant ignore s'il est porteur ou non du virus du sida.
"A priori, la norme du préservatif est en bout de course. Il existe probablement une lassitude de son utilisation, notamment pour les quadras qui en sont à 20 ans de vie sexuelle avec", avance Annie Velter.
Ce type de comportement concerne en premier chef les séropositifs qui "ont plus de partenaires, se protègent moins et fréquentent plus de lieux de rencontres".
L'amélioration de leur espérance et qualité de vie, la meilleure tolérance aux médicaments pourrait peut-être expliquer cette "nouvelle envie de profiter de la vie", estime la chercheuse de l'InVS, qui ajoute: "Et le sida est envisagé comme une maladie chronique même chez les séronégatifs, il ne fait plus peur".
Annie Velter a observé le développement de stratégies de "réduction des risques", qui consiste à choisir un partenaire du même statut sérologique pour avoir des rapports non protégés. "Cela se développe surtout chez les séronégatifs. C'est un véritable souci, car à un instant i, on ne peut pas être sûr de son statut ni de celui de son partenaire", argumente-t-elle.

Quant à la "souffrance psychique" de cette population, "c'est la première fois en France que nous disposons d'indicateurs permettant de voir une prévalence 5 fois plus importante de tentative de suicide chez les homosexuels (19% au cours de la vie, en augmentation depuis 2000) que chez les hétérosexuels", souligne Annie Velter.
"Chez les moins de 25 ans, c'est très, très important", déplore la chercheuse. 32% des moins de 20 ans ont déjà fait une tentative de suicide et plus de 23% des 20-25 ans. "Il est nécessaire de développer des actions ciblées auprès des médecins, de l'Education nationale pour détecter ce mal de vivre", estime-t-elle.
Autre indicateur: 26% des moins de 25 ans déclarent avoir connu une dépression dans l'année écoulée. Un état qui s'accompagne souvent d'une consommation de médicaments anxiolytiques ou antidépresseurs 3 à 4 fois plus importante que la moyenne des hommes.
Cette situation peut paraître "étonnante et paradoxale", reconnaît Annie Velter, alors qu'"on a l'impression que l'homosexualité est mieux acceptée et a une plus grande visibilité... enfin, à Paris".

Mis en ligne le 25/06/07

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